30 ans de missions

Préface

En 1991, à Aix en Provence, dans le sud de la France, un groupe d’amis, de collègues de travail, majoritairement sapeurs-pompiers, décident de créer l’association Pompiers Sans Frontières.

À travers leurs premières missions, les Pompiers Sans Frontières vont matérialiser la solidarité, les échanges et le respect auprès de leurs homologues étrangers dans les pays affectés par des crises sociales, des catastrophes naturelles ou des conflits armés.

28 ans après, ce sont près de quatre cent actions dans trente-cinq pays qui ont été réalisées à travers le monde qui, outre les résultats techniques et les objectifs atteints, sont des références uniques dans nos coeurs et dans nos esprits.

Nous avons choisi de vous faire découvrir une partie de l’histoire de notre ONG à travers 25 actions.

PoSF construit au fil de son Histoire, le chaînon manquant des actions de coopération internationale et d’aide humanitaire à l’échelle mondiale.

Son avenir est large et ambitieux, il s’inscrit dans son Histoire, où expérience et engagement sont guidés par le dévouement et la force qui caractérisent ces femmes et ces hommes qui ont décidé un jour d’adhérer aux principes universels pour porter secours et assistance aux citoyens du monde.

Président de Pompiers Sans Frontières.

1989

Un jeune officier de sapeurs-pompiers, Serge Montesinos, part en voyage de noces au Pérou. Durant son séjour, il est témoin d’un tragique accident qui causa la mort de 40 personnes et en blessa 60. Marqué par le manque de secours et de moyens appropriés, il rentre en France avec une seule idée en tête : partager ses connaissances avec ses homologues des pays du sud en apportant nos compétences dans le respect et la fraternité vis-à-vis de nos homologues sapeurs-pompiers qui assurent leurs missions avec mérite mais avec peu de moyens matériels et des techniques souvent très rudimentaires.

1991

Pompiers Sans Frontières, association de loi 1901, voit le jour; devant le constat du manque des moyens de secours de certains pays en développement. Son objectif initial est de renforcer les capacités des corps de pompiers afin qu’ils puissent mieux assurer leurs missions de protection des personnes et des biens.

NOTRE
HISTOIRE

1993

Pompiers Sans Frontières, élargit ses champs d’action devant les problématiques des pays dans lesquels elle intervient. Au contact des réalités, l’ONG intègre dans ses missions, en complément du renforcement des capacités de réponse des acteurs en charge des missions de secours, des actions de prévention, d’éducation et de préparation des populations à forte vulnérabilité sociale face aux risques et aux catastrophes.

Aujourd’hui

Pompiers Sans Frontières, organisation de solidarité internationale et d’aide au développement ayant à son actif 400 missions dans plus de 35 pays exécute sa mission à travers trois axes d’intervention qui sont :

Première axe d’intervention

Contribuer à la réduction des vulnérabilités et l’augmentation de la résilience face aux risques et aux catastrophes des sociétés, populations et personnes particulièrement exposées à ces dangers en France comme à l’international.

Deuxième axe d’intervention

Favoriser l’amélioration des capacités de réponse des acteurs de protection civile en charge des missions de prévention, préparation et actions face aux risques et aux catastrophes.

Troisième axe d’intervention

Mobiliser, en faveur des populations affectées par les crises humanitaires des moyens adaptés permettant de porter secours et assistance et participer aux processus de récupération et relevance particulièrement vis-à-vis des groupes humains à forte vulnérabilité sociale.

Depuis

20
15
Carte-Liban-PoSF

Liban

Formation et apport de matériel

Un camion de lutte contre les feux de forêts au béné ce de Tibnine et de l’union des communes d’Al Quala’a au sud Liban.

L’origine de cette mission débute en juillet 2014, suite à la demande auprès de l’ONG des forces françaises de l’opération DAMAN, une composante de la FINUL (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban). Le maire de Tibnine et président de l’Union des communes d’Al Quala’a souhaitait acquérir un camion feux de forêts permettant de protéger les espaces naturels de cette région.
PoSF entreprend la recherche et la récupération d’un camion feux de forêts, procède à son équipement et à l’expédition du véhicule vers le Liban. Ainsi, en octobre 2015, un bateau militaire quitte le port de Toulon en direction de Beyrouth avec à son bord le véhicule, qui sera acheminé par les forces de la FINUL depuis Beyrouth jusqu’à Tibnine.

En novembre de la même année, une équipe de PoSF se rend sur place afin de procéder à la réalisation d’un stage de formation pratique sur l’emploi du CCF aux agents de la police municipale et de la défense civile de Tibnine. Basée dans le camp militaire français de la FINUL au sud Liban, l’équipe de PoSF a, durant une semaine, alterné les formations théoriques et pratiques qui ont culminé avec la tenue d’un exercice avec feu réel en présence des autorités civiles et militaires.

Cette action de renforcement des capacités de réponse des moyens municipaux en matière de prévention et de lutte contre les feux de forêts, a permis d’évaluer les conditions d’engagement d’autres projets au Liban.
Pour Pompiers Sans Frontières, il s’agissait de la première action de l’ONG dans ce pays. Ainsi, depuis 2015, d’autres actions ont pu être réalisées dans le pays. Nul doute que l’année 2016, date anniversaire des 25 ans de PoSF, verra émerger une proposition d’intervention plus conséquente dans ce pays du Proche-Orient, région tourmentée depuis de nombreuses années et dont le con it en Syrie et en Irak nous emmènent à considérer l’importance des actions de protection et de défense civile dans ce pays .

20
10

France

Insertion Citoyenne & Prévention de la Délinquance par la Protection Civile Participative

En 1999, une tempête dévaste l’ouest de l’Europe: 88 morts et des milliers de sinistrés sont dénombrés. Ce triste évènement est le point de départ de notre projet en France. En effet, les pertes humaines et les dégâts matériels ont soulevé la question de la prévention des risques mais également de l’organisation et la préparation de la société civile. Celle-ci manque alors de méthodologie et de réflexes. La loi de modernisation de la sécurité civile de 2004, comme son nom l’indique, a pour but de moderniser la doctrine et l’organisation de la sécurité civile en France. Dans ce cadre, elle permet de favoriser l’engagement de tout citoyen, « toute personne concourt, par son comportement à la sécurité civile » (article 4 de la loi).

Les évènements survenus dans les banlieues parisiennes et dans de nombreuses villes de province en 2005 et 2006, ont également déterminé la pertinence du développement d’un projet. Il porte sur une protection civile participative pouvant agir également sur la prévention de la délinquance, particulièrement juvénile.
Ainsi, le choix de ce projet s’appuie et s’oriente sur l’aspect citoyen d’une protection civile

participative qui développe et suscite la cohésion sociale au sein des quartiers dits sensibles, dans les établissements de la protection judiciaire de la jeunesse mais également en milieu scolaire afin de prévenir le décrochage scolaire.
Le programme, développé depuis mai 2010, s’articule autour de deux axes majeurs: l’orientation et l’insertion citoyenne, et la prévention de la délinquance.

Ces axes sont mis en œuvre à travers plusieurs modules d’application tels que les gestes de premiers secours, la prévention et l’action face aux incendies, l’initiation au parcours sportif pompier et les connaissances dans la prise en compte des risques dans son quartier.

À cela s’ajoutent des actions permettant la
participation collective et l’appropriation d’une véritable culture de la prévention des risques à travers des campagnes de sensibilisation des accidents de la vie courante et l’information sur les métiers de la protection civile. Un accompagnement individualisé est accessible aux jeunes les plus motivés. Ils peuvent poursuivre leur insertion citoyenne en effectuant un service civique au sein de l’ONG.
Les activités se déroulent en contact direct avec le public cible: dans différents quartiers des villes des Bouches-du-Rhône soit en pied d’immeuble, soit dans les établissements de proximité; centres sociaux et associations. Et depuis 2013, au sein des aires d’accueil des gens du voyage.

Les établissements scolaires sont également concernés par ces actions, particulièrement les établissements classés REP (Réseaux d’Éducation Prioritaires) dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire.
Les actions concernant la prévention de la délinquance et de la récidive sont réalisées dans les établissements de la protection judiciaire de la jeunesse à Marseille et des organismes agréés dans la mise en œuvre des mesures de réparation décidées par les juges pour mineurs.

Ces six années d’expérience nous permettent d’affirmer que les actions de protection civile participative et citoyenne contribuent, dès le plus jeune âge, à adopter des comportements et des savoirs ayant un impact fort sur le devenir citoyen individuel et collectif.

Entre 2010 et 2016, 3 813 jeunes ont participé aux activités que nous proposons. 91 jeunes se sont formé à la Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1). Nous avons également accueilli 46 Services Civiques parmi lesquels 35 jeunes ont trouvé un emploi, entreprit une formation ou bien reprit leur scolarité à la suite de leur service civique.

20
10

Haïti

Programme de potabilisation d’eau à Léogâne-Petite-Rivière

Le 12 janvier 2010 à 16h53, heure locale, un séisme de 7,3 sur l’échelle de Richter dévaste Port au Prince et des villes environnantes.

On dénombrera au total 300 000 morts, autant de blessés et près de 1,2 millions de sans-abri. Bilan encore plus macabre et triste que le tsunami de 2004 dans un pays frappé par une pauvreté endémique et sous perfusion humanitaire depuis des années.

Une première équipe d’intervention et de reconnaissance est dépêchée sur place afin d’atteindre Haïti et d’ouvrir la route à l’Unité d’Intervention d’Urgence (UIU) qui suit quelques jours après. L’équipe arrive à Port au Prince via Saint Domingue (République dominicaine) et participe aux opérations d’urgence dans l’hôpital de Port au Prince avant de fixer les dispositifs PoSF d’assistance aux sinistrés à Léogâne, ville située à l’ouest de la capitale et détruite à plus de 90%.

L’arrivée de l’équipe lourde permet le déploiement du poste sanitaire mobile en module dispensaire et l’unité de potabilisation d’eau permettant d’alimenter en eau potable 2000 personnes par jour.
Durant deux mois, les actions de PoSF vont permettre l’assistance en soins, eau potable et nourriture à des milliers de sinistrés.

Dès le mois de mai, un programme de réhabilitation d’accès pérenne à l’eau potable, d’assainissement et de promotion de l’hygiène est mis en place dans le secteur de petite rivière à Léogâne avec le concours financier de l’UNICEF au bénéfice de 20 000 personnes.

Le camp d’urgence Pompiers Sans Frontières

Ce programme s’est décliné à travers plusieurs actions: fournir en eau potable de façon pérenne les populations sinistrées, notamment à travers la construction de forages publics et la réparation des sources d’eau traditionnelles; l’installation de structures d’assainissement telles les douches et latrines afin de limiter la propagation des maladies hydriques et mener des campagnes d’information et d’éducation à l’hygiène.
Durant la réalisation de cette action de réhabilitation, l’ONG a également contribué à la mise en œuvre du plan de contingence par les agences onusiennes lors de l’épidémie de cholera qui frappe le pays moins d’un an après le séisme.

Fin 2011, près de 200 latrines sont construites, et 25 sources d’eau sont fonctionnelles dans la zone. Les campagnes de prévention et de sensibilisation à l’hygiène ont permis également de constituer 25 comités de gestion de l’eau afin de permettre la viabilité de l’action en fin de projet.

Les opérations d’assistance prennent fin après deux ans d’intervention en Haïti, qui reste, malgré la mobilisation de la communauté internationale et des ONG, un des pays les plus pauvres du monde et dont les capacités de résilience restent extrêmement faibles face aux catastrophes naturelles.

20
08
Perou-Carte-PoSF

Pérou

Intervention en milieu périlleux

Notre but est de renforcer les capacités du Corps Général des Pompiers du Pérou (CGBVP) dans le domaine du secours sauvetage. L’objectif est de rendre le CGBVP plus efficace dans la préparation et l’intervention lors des urgences et des catastrophes.

Les précédentes missions effectuées au Pérou par notre ONG, nous ont permis d’instaurer des liens de confiance avec les différents acteurs locaux. Cela nous a conduits à faire un choix d’action pleinement réfléchi et adapté aux nombreux risques naturels au Pérou.

Par le passé, nous avons pu détecter une défaillance des infrastructures urbaines et routières. Les réseaux routiers qui sillonnent les vallées des Andes sont souvent le théâtre d’accidents de bus qui chutent dans des ravins qui dépassent parfois les 400 mètres de profondeur. D’après les statistiques d’intervention, ce sont environ 3 000 interventions de secours de sauvetage qui sont réalisées tous les ans, ce qui confirme le besoin d’une formation adaptée dans les milieux périlleux.

Lorsque nous constituons le programme, notre optique est de réaliser un travail sur plusieurs axes. Nous souhaitons élaborer un support technique de formation, mettre en place des stages et réaliser un plateau technique.

Dans ce cadre, nous avons pu créer un manuel de formation. Ce manuel est nécessaire pour un enseignement autonome du sauvetage vertical, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.

Nous avons ainsi pu former les pompiers au sauvetage vertical et de les rendre capables de diffuser à leur tour la formation.

Au total, ce sont 17 instructeurs, 34 moniteurs, et 295 élèves qui ont pu être formés aux techniques de secours sauvetage. 

De plus, le Pérou ne disposant d’aucune réglementation en ce qui concerne les opérations de secours à la victime, nous avons accompagné le CGBVP dans la formulation de normes et de directives institutionnelles sur les opérations de sauvetage vertical. Il en a été de même avec la direction des opérations dans l’élaboration d’un protocole opérationnel concernant le sauvetage avec cordes.

Durant la mise en application de notre programme, l’Université Nationale d’Ingénierie a elle aussi souhaité s’impliquer dans le renforcement du processus de normalisation des opérations de secours. Elle voulait développer un cursus académique sur la sécurité professionnelle, mettre en place un programme de recherche autour d’une tour de manœuvre et développer une normalisation du matériel de secours au Pérou, en partenariat avec le CGBVP.

Maroc

Pérennisation des actions

Exercice international de secours dans le nord du Maroc avec la protection civile de la région d’AI Hoceima. L’intégration des pompiers français ne s’est même pas remarquée.

C’est en 1997 que l’ONG réalise sa première intervention d’urgence suite à un séisme dans la région de Nazca au Pérou. Depuis, la participation de PoSF dans les interventions d’urgence humanitaire, auprès des victimes des catastrophes naturelles mais aussi dans les conflits armés, ont amené l’association à se doter d’une unité d’intervention d’urgence (UIU).

20
08

Restait à mettre en œuvre afin de tester nos capacités d’action et d’adaptation par des exercices internationaux avec la participation de nos homologues dans le pays d’intervention. C’est tout naturellement au Maroc, dans la région d’AI Hoceima frappée par un séisme en février 2004, date de présence de l’ONG dans cette région, et dont les actions de coopération entreprises depuis, auprès de la protection civile de l’AI Hoceima, nous amènent à l’intégrer dans cette action.

Le 8 mai 2008, à 2h27, une réplique du séisme ayant frappé la région, donne le thème à notre exercice. L’activation de l’Unité composée de 25 membres de PoSF, d’un véhicule et de 2 tonnes de matériel arrivent à la caserne d’Imzouren le lendemain à 2h45 du matin, soit 24 heures plus tard. Une unité de sauvetage déblaiement, d’appui logistique et de secours dotée de 35 pompiers avec à leur tête le Colonel Alaoui, directeur régional de la Protection Civile d’AI Hoceima complètent le dispositif avec la constitution d’équipes mixtes issues des deux entités.

Les unités sont dirigées et déployées sur le douar d’Arhbal, village durement touché par le séisme de 2004 et dont certains adolescents ont bénéficié de la colonie de vacances organisée par PoSF.

Les habitants, sensibilisés en amont lors d’une mission de préparation participent également à l’exercice. L’UIU (explication) de PoSF se déploie: unité de potabilisation d’eau, poste sanitaire mobile, centre de tri, logistique et transmissions, la PC d’AI Hoceima apporte un concours précieux avec les unités d’hébergement, les moyens mobiles et logistiques ainsi que l’unité de sauvetage déblaiement. Le poste sanitaire mobile est installé dans la demeure du responsable du douar.

À son invitation, PoSF, avec le soutient de médecins et infirmiers de la PC d’AI Hoceima, organise des consultations médicales aux habitants de ce douar isolé, mêlant ainsi l’exercice à une utilité qui outre l’intérêt d’accessibilité aux soins, favorise l’intégration de l’unité d’urgence avec les populations et les secours locaux.

Le scénario se veut plus complexe vers 14 heures: le jeudi une réplique de forte intensité est simulée, avec la participation des habitants du douar mettant en œuvre l’unité de sauvetage déblaiement.

Après plus de 30 heures, et un débriefing conjoint avec les équipes mixtes, l’unité de PoSF est hébergée dans la caserne d’Imzouren profitant de ces deux jours pour procéder à des formations en sauvetage déblaiement à nos homologues marocains et reconditionner le matériel de l’unité pour le retour.

« Lors de l’exercice international en mai 2008, l’intégration des pompiers français s’est faite naturellement. Ils ont fait preuve d’un très grand respect vis-à-vis de notre culture et de nos idées. Le contact s’est établi directement, même le contact avec les habitants du douar s’est fait très aisément. Ces populations n’étant pas forcément habituées à rencontrer des Européens, du fait de leur situation isolée. Mais les pompiers se sont montrés très attentifs et ont été en retour très bien reçus et perçus» Colonel Alaoui, Directeur Régional de la PC d’AI Hoceima de 2004 à 2010.

20
08

Pérou

P.A.S : Protéger Alerter Secourir

Réduction des risques sociaux à travers la formation de groupes de jeunes qualifiés en agents de protection civile participative dans la ceinture de pauvreté de Lima.

De novembre 2007 à décembre 2008, un programme intégrant la gestion des risques et la vulnérabilité sociale a été réalisé au sein de la communauté autogestionnaire de Huyacan, dans la grande banlieue est de la capitale du Pérou.
L’objectif de ce projet: développer l’esprit de responsabilité par la prise de conscience mais aussi des actions concrètes de 300 jeunes à travers des activités de protection civile participative, face aux risques courants et aux catastrophes qui exacerbent le degré de vulnérabilité des populations en situation de pauvreté et d’extrême pauvreté.

Les actions du programme se sont concentrées initialement sur deux établissements scolaires de la zone haute de Huyacan. Par la suite, les activités conduites par les adolescents se sont développées sur la quasi-totalité de la zone haute, touchant directement une population de près de 10 000 personnes en situation de grande précarité.

Les jeunes bénéficiaires, avec l’appui des parents, ont réalisé et animé des ateliers participatifs de formation en gestion des risques du module PAS (protéger alerter et secourir) à l’attention des professeurs et des élèves.

La diffusion des activités ont été menées principalement par des campagnes de prévention dans les établissements scolaires et au niveau des quartiers concernés, la participation aux manifestations sociales et communautaires nombreuses dans les zones urbano-marginales de Lima ainsi que des émissions de radio animées par des jeunes et leur diffusion au niveau de la zone concernée.

L’émission de radio intitulée Pas para la Paz, animée par les jeunes, et ouvrant la parole aux auditeurs sur le thème des risques sociaux et environnementaux, a remporté le record des audiences de la zone de Huyacan en 2008.

En deuxième partie du projet, les adolescents ont développé et réalisé des activités artistiques juvéniles portant sur le thème de la gestion des risques ainsi que des concours éducatifs et ludiques entre groupes de jeunes allant des gestes de premiers secours en équipe à des activités sportives.

Les différentes activités mises en œuvre ont permis d’installer parmi les jeunes de Huaycan une culture de prévention des risques, diffusée aux familles et à la population en général ainsi que l’émergence de brigades de protection civile participative dans la zone d’intervention du projet.

Le programme sur la zone de Huycan, « Pandillas contra los riesgos sociales y médioambientales » a fait l’objet d’un documentaire consultable sur notre chaine Youtube.

Au cours de ces différentes activités, les jeunes de Huaycan ont appris comment ils pouvaient agir de manière positive pour eux et pour les autres et pour enrayer les problèmes de délinquance présents dans la région.

20
05

Indonésie

Tente de secours

Urgence, réhabilitation et développement

26 décembre 2004, au large de Sumatra, un séisme de magnitude neuf se produit. Ce tremblement de terre est le quatrième de par sa magnitude, la plus puissante jamais enregistrée au monde. Vingt minutes plus tard, c’est un tsunami, dont la vague atteint jusqu’à 30 mètres de hauteur. Il frappe le nord de l’île de Sumatra et il va affecter une grande partie de l’Asie du Sud Est provoquant la mort et la disparition de près 250 000 personnes dans près de dix pays dont 170000 rien que sur la région de Banda Aceh.

Le 28 décembre, une de nos équipes de reconnaissance s’envole pour l’Indonésie afin d’ouvrir la route à l’unité d’urgence. Celle-ci partira le 31 décembre avec près de 2 tonnes de matériel et 10 sauveteurs, direction Banda Aceh au nord de l’île de Sumatra.

Le cheminement de l’équipe d’intervention sera difficile. En effet, les moyens de transport aérien depuis Medan se limitent à quelques hélicoptères, l’aéroport de Banda Aceh ayant été submergé par les eaux du tsunami.

L’équipe d’intervention se scinde en deux groupes. Une partie part par hélicoptère avec le matériel de secours et de soins depuis Medan, l’autre part par la route en transportant avec eux près de 5 000 kits de première nécessité pour les sinistrés.

Nous découvrons à l’ouest de Banda Aceh environ deux mille survivants des villages aux alentours regroupés. Ils manquent de tout. Certains sont blessés, l’équipe installe immédiatement un Poste Médical Avancé (PMA) et une unité de traitement d’eau potable.

Les premières actions sont réalisées dans l’urgence, soins des blessés qui affluent aussitôt le PMA monté. Évacuations d’urgence des cas les plus graves et distribution d’eau potable alternent avec les évaluations sanitaires et logistiques des populations sinistrées.

En quelques jours, l’équipe installe et gère le premier camp de sinistrés de la zone de Banda Aceh et de l’histoire de l’ONG. Les équipes de bénévoles, de logisticiens,

d’intervention et les équipes médicales, se relaieront de janvier à avril 2005 sur le camp identifié comme le camp 85 de LOKNGA.

En mars 2005, le camp est en cours de désinstallation, les familles étant progressivement relogées dans des maisons, qu’un nouveau séisme survient au large de l’île de Sumatra, plus au sud, provoquant de nombreuses victimes particulièrement sur l’île de Nias. La proximité et la rapidité de nos équipes d’intervention permettent le sauvetage de deux personnes ensevelies sous les décombres. L’équipe médicale, plusieurs logisticiens et sauveteurs sont quant à eux, mobilisés sur l’aéroport de l’île de Nias afin d’assurer un poste médical avancé pour traiter et évacuer les nombreux blessés qui affluent et ce durant près de dix jours.

À l’issue, un programme de réhabilitation consistant au renforcement des capacités de réponse en secours d’urgence est réalisé au bénéfice des 62 pompiers de Banda Aceh. Ce projet de deux ans a permis de former les pompiers indonésiens au secours à personnes, la construction d’une salle de

formation équipée, ainsi que la dotation des tenues de protection individuelle et de nombreux équipements d’intervention.
En mai 2006, un nouveau séisme frappe l’Indonésie, sur l’île de Java une première équipe de notre ONG et des pompiers indonésiens de Banda Aceh en formation sont envoyés immédiatement sur place et seront rejoins par une autre équipe de l’ONG. Les équipes mixtes assureront des missions médicales et d’assistance pendant deux mois dans la zone affectée.

En octobre 2006 un programme de sensibilisation des populations rurales à la gestion des risques et des catastrophes est mis en œuvre près de Medan pendant un an. PoSF quitte l’Indonésie en septembre 2007 cette opération reste, à ce jour, la plus grande opération d’urgence réalisée par PoSF et qui vaudra à l’ONG d’être distinguée par la médaille d’honneur du Ministère des Affaires Étrangères françaises pour les actions humanitaires réalisées lors de cette catastrophe.

20
05

Chili

Un Camion-Citerne Feux de Forêt (CCF) à Punta Arenas

Pourquoi envoyer un Camion-Citerne feux de Forêts (CCF) à la caserne France 5 de Punta Arenas en Patagonie chilienne ? Il faut remonter à l’année précédente, lorsqu’une demande émanant de l’ambassade de France au Chili parvient à l’ONG, nous alertant sur la nécessité de soutenir ce centre de secours.

Dès réception de cette demande, une première mission d’évaluation est réalisée afin de déterminer les besoins et les modalités d’intervention consistant au renforcement des capacités de réponse des pompiers face aux incendies de forêt de cette région australe chilienne.

La ville de Punta Arenas comporte plusieurs compagnies de pompiers, tous bénévoles, dont la « Quinta compania France» fondée par des ressortissants français en novembre 1906. Ces compagnies et particulièrement, la Bomba France, sont intervenues l’année précédente sur des feux de forêts importants qui ont ravagé une partie du parc national de Torres del Paine.

Cette opération a bénéficié d’une chaîne de solidarité à travers le don d’un véhicule lourd de type CCF, cédé par le Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille et reconditionné par la société CAMIVA qui se charge en outre, de la prise en charge de son transport jusqu’au Chili.

La mission, d’une durée de dix jours, est realisée par quatre de nos membres. Ils alternerons entre formation pratique à la conduite du CCF et son emploi ainsi que la mise en œuvre des techniques d’extinction en feux de forêts.

Durant le séjour, l’équipe a eu l’honneur de participer au centième anniversaire de la fondation de cette caserne d’origine française. Cérémonie émouvante où étaient présents les représentants des trois autres casernes d’origine française situées dans les villes de Santiago, Valparaiso et Asunciôn ainsi que le général commandant la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris.

L’objectif atteint, l’équipe quitte ces terres australes. La gentillesse et l’hospitalité de nos homologues reste tout simplement inoubliable.

En janvier 2015, lors du périple sud-américain en vélo de deux de nos membres, ils visitent la Quinta Compania où le CCF est toujours en activité et de par ses capacités contribue depuis 2006 au dispositif de protection des espaces boisés du sud de la Patagonie chilienne.

20
04

Maroc

Séisme ravageur

Notre premier contact avec le Maroc se fait dans des circonstances tragiques. Un séisme survenu en février 2004, va ravager la région Rifaine d’AI Hoceima dans le nord du pays.

Survenu dans la nuit du 24 février sous les coups des 2h du matin, le séisme de 2004 est le plus grave que le Maroc ait connu depuis 1960. Si cette catastrophe ne provoque aucun mort et aucun immeuble effondré dans la ville d’AI Hoceima, il n’en est pas de même pour les zones rurales à quelques kilomètres au nord sur la commune d’Ait Kamra et ses douars alentours. On dénombre près de mille morts et blessés et des milliers de sans-abri.

La région d’AI Hoceima est géographiquement une province exposée aux risques naturels comme le risque sismique, les inondations et les incendies de forêt. En outre, cette région, la plus pauvre du royaume, est enclavée et difficile d’accès, ce qui ne facilite pas la tâche des équipes de secours.

À partir de mai 2004, nous débutons un programme de post urgence décliné à travers deux axes d’intervention.
Le premier: permettre à des adolescents issus de familles sinistrées de pouvoir participer à une colonie de vacances en bord de mer afin de contribuer à soulager le choc post traumatique en dehors de la zone sinistrée. Ce projet, réalisé dès le mois de juin, en collaboration avec les autorités du royaume et des associations locales, fait bénéficier 71 adolescents de la zone d’Ait Kamra d’une colonie de vacances à Saïdia sur la côte nord, à l’est du Maroc, près de la frontière algérienne.

Durant quinze jours, une équipe de formateurs de l’ONG appuyée, par le personnel de la colonie de vacances, va développer en alternance avec les activités ludiques des ateliers thématiques sur les risques naturels et les gestes de premiers secours.
Une simulation grandeur nature sera organisée en fin de séjour, en présence des autorités locales et du croissant rouge marocain, qui verra la délivrance d’un diplôme par cet organisme.

Le deuxième axe d’intervention concerne une campagne de distribution d’eau potable dans les zones les plus reculées et impactées par le séisme. L’apport d’eau est d’autant plus crucial dans la mesure où le moyen de transport dédié à cette tâche, les ânes en l’occurrence, ont été décimés pendant le séisme. En collaboration avec la protection civile de la région d’AI Hoceima, un programme de distribution d’eau potable est effectué durant tout l’été. Notre unité de potabilisation montée sur un véhicule 4×4 avec du personnel est acheminée par bateau de Sète à Nador.

Au total, ce sont près de 20 douars comptant près de 1 000 habitants qui vont bénéficier de ce programme d’accès à l’eau durant l’été 2004.

En septembre de la même année, une convention de partenariat est signée entre la Protection Civile d’AI Hoceima et Pompiers Sans Frontières, afin de mettre en place des formations visant à renforcer les capacités de réponse des pompiers en matière de séismes, de secours à victimes et de dispositif de lutte contre les feux de forêts. Cette action est menée à partir de 2006 jusqu’en 2008. Par la suite, des programmes de prévention des risques naturels vont être entamés entre 2010 et 2014.

20
03

Algérie

Intervention d’urgence

Mai 2003. Un séisme de magnitude 7,8 frappe la région de Boumerdès à l’est d’Alger. Des milliers de victimes sont à déplorer et des centaines d’immeubles se sont effondrés. Nos équipes d’intervention d’urgence sont immédiatement activées afin de porter secours aux sinistrés de la catastrophe.

Composée de neuf sauveteurs, dont deux équipes cynotechniques, la première équipe d’intervention se rend à Boumerdès où le séisme a fait plusieurs milliers de victimes et de sans-abri.

Dès son arrivée, l’équipe d’urgence participe aux opérations de sauvetage et de déblaiement. Elle contribue à apporter les premiers soins aux sinistrés sortis des décombres ou ceux placés dans des camps de fortune.

Notre action s’oriente très vite vers l’assistance technique des camps de sinistrés mis en place par les pouvoirs publics locaux et plus particulièrement

le camp installé sur le stade de football de Borj el Bhari, commune située près de la banlieue est d’Alger.

Ainsi, entre juin et août 2003, ce sont plus de sept missions de courte durée qui se succèdent auprès de six camps de sinistrés situés sur la commune de Bordj el Bahri.

Par la suite, une opération de colonie de vacances pour les enfants sinistrés des camps est décidée en collaboration avec les autorités locales. Il a été convenu qu’environ 300 enfants partiraient hors de ce contexte de post catastrophe. Le but est de contribuer à l’accompagnement psychologique des enfants sinistrés du séisme.

Ces missions ont pour but de contribuer à l’amélioration des conditions de vie quotidienne des familles sinistrées. Nous avons joué un rôle de conseil auprès des administrateurs des camps en matière sanitaire. Nous avons aussi participé à la distribution des produits d’hygiène et alimentaires. En août, le processus de relogement des sinistrés a permis de désemplir rapidement les camps, si bien que nous avons interrompu nos missions prématurément. L’occasion pour nous de préparer la suite de notre intervention en Algérie.

En juillet, nos équipes procèdent au recensement des enfants visés par l’opération. Du 1 er au 14 août, ce sont 285 enfants qui partent sur le centre de vacances de Sidi Fredj, situé en bord de mer à 30 km à l’ouest d’Alger. Au cours du séjour, de nombreuses sorties et activités ludiques ont apporté joie et détente à ces enfants, leur permettant de les accompagner vers une reconstruction personnelle et collective avant la rentrée scolaire de septembre.

Les opérations d’urgence et de post urgence se sont échelonnées de juin à septembre 2003.

À l’issue, un programme de prévention et de préparation face aux risques naturels est mis en

œuvre au bénéfice des jeunes et des acteurs de la société civile de Bordj el Bahri.

Ce dernier permettra de former près de six cent personnes aux gestes de premiers secours et à la prévention des risques. Les formations en premiers secours dispensées seront reconnues par le croissant rouge algérien. Outre les savoirs développés en matière de secours et de prévention des risques, les bénéficiaires ont pu recevoir un diplôme reconnu par les institutions algériennes.

Les actions en Algérie seront clôturées en septembre 2005, date à laquelle les derniers moyens logistiques et humains de notre ONG rentrent en France.

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03

Irak

Potabilisation de l’eau en coopération avec la Défense Civile

Mars 2003, une coalition internationale menée par les États-Unis déclenche un deuxième conflit armé en Irak afin de renverser le régime en place. Dès le mois de juin 2003, nous décidons d’engager une mission d’évaluation dans la capitale, Bagdad.

La première mission en Irak le 13 juin 2003, avec deux de nos membres. Le but: évaluer les conditions d’implication de l’ONG sur ce pays. Il en ressort que notre engagement devra se faire à travers deux axes : le développement d’un programme d’urgence de distribution d’eau potable au bénéfice des populations de Bagdad et le soutien à la réhabilitation puis à la reconstruction du service des pompiers irakiens.

La population de la capitale dispose de seulement quelques heures d’électricité par jour, la privant ainsi de l’apport en eau potable, le réseau d’eau étant alimenté grâce à des pompes électriques.

Par ailleurs, de nombreux sites, telle la centrale d’électricité de Dora ainsi que le réseau d’eau et ses ouvrages, ont été endommagés par les bombardements de la coalition.

Cette situation impacte directement les capacités opérationnelles de la défense civile de Bagdad en cas d’incendie majeur et selon la localisation de leur intervention en termes de besoins en eau.

En juillet et août 2003, deux missions sur site permettent de préparer les lignes directrices de mise en place d’un programme de distribution d’eau potable en collaboration avec la Défense civile et la contribution d’une entreprise de transport et de travaux publics irakiennes.

En décembre 2003, une quatrième mission sur site est marquée par la signature d’une convention qui confirme la coopération entre la Défense civile irakienne et Pompiers Sans Frontières.

Dès le mois de janvier 2004, les habitants des quartiers de Shawra Wa Ulm AI Jidir et de Tariq bénéficient d’une distribution quotidienne de 140000 litres d’eau potable. Cette opération prévue initialement jusqu’en juin 2004 se poursuivra jusqu’en novembre de la même année. Ainsi, cette action de post urgence permettra d’assurer les besoins minimaux en eau pour 35 000 personnes et ce quotidiennement, évitant ainsi la propagation de maladies infectieuses.

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04

En parallèle, un appui en gestion de crise et en équipements matériels est mis en œuvre au bénéfice de la Défense civile irakienne. L’action en gestion de crise se porte sur l’organisation et l’emploi des moyens de secours des pompiers de Bagdad. En effet, à partir d’avril 2004 les attentats à Bagdad sont quotidien et plus seulement envers les forces de la coalition internationale. Les pompiers sont confrontés aux attentats suicides avec de nombreuses victimes civiles. Par ailleurs, à partir de 2005, ce sont les pompiers eux-mêmes qui deviennent également la cible des actes terroristes. Au vu de cette situation, les actions de gestion de crise au bénéfice des cadres de la Défense civile s’effectuent en France en octobre 2004 et septembre 2006.

Une mission en mai 2005 permettra la livraison de plus de cent tenues d’intervention complètes destinées aux équipements des pompiers les plus exposés.

Malgré une situation de plus en plus dégradée, nos actions ont pu être menées à leur terme. Nous cessons les activités, en Irak, en décembre 2006.

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01

Sénégal

Protection civile

Soutient au renforcement du réseau de santé publique en zone rurale dans la région de la Casamance lors de la première action de l’ONG en Afrique.

Une action dans le village de Thionk Essyl en Casamance est examinée par PoSF, après avoir été sollicités par Médecine Aide et Présence (MAP), une association qui nous fait parvenir le besoin d’une ambulance et d’une formation en secourisme au bénéfice du dispensaire de Thionk Essyl.

Thionk Essyl

Le port autonome de Marseille voit à nouveau le départ d’une ambulance entièrement équipée avec en prime un stock important de consommables et de médicaments permettant d’assurer le fonctionnement du dispensaire pendant près d’un an.

La mission, composée de six membres de l’ONG rejoint Dakar, où après les tractations habituelles de dédouanement de l’ambulance, le convoi prend la route pour la Casamance. Après le passage laborieux du bac permettant de traverser la Gambie, l’ambulance et le véhicule transportant le personnel est escorté par l’armée sénégalaise afin de franchir les nombreux barrages militaires compte tenu d’un conflit larvé entre forces gouvernementales et indépendantistes de cette région du sud du Sénégal.

Le séjour dans le village de Thionk Essyl est consacré à la formation de quatorze promoteurs de santé communautaire à l’emploi de l’ambulance ainsi qu’à l’équipement en médicaments et matériel du dispensaire.

Ainsi, le renforcement par un moyen mobile d’évacuation et la formation des quatorze agents de santé du dispensaire, permettent à ce dernier de pouvoir assurer une couverture opérationnelle en soins et secours au bénéfice des douze villages aux alentours de Thionk Essyl, soit une population d’environ 2500 personnes.

M’bour

L’équipe se rend ensuite au sud de Dakar, plus précisément dans la ville de M’Baur, où il est procédé à une évaluation des pompiers de cette ville.

Cette mission au Sénégal va devenir le point de départ de l’implication de PoSF dans ce pays, par des actions de renforcement des capacités de réponse des pompiers de M’Baur entre 2002 et 2005 qui vont se matérialiser par l’apport de plusieurs véhicules qui se rendront au Sénégal par voie terrestre à travers l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie.

À partir de 2005 un programme axé sur la gestion des risques en milieu scolaire va être expérimenté en milieu scolaire et va aboutir à la réalisation d’un programme de prévention et de sensibilisation face aux risques dans l’académie de la région de Thiès. Ainsi, entre 2008 et 2012, ce sont près de 40 établissements scolaires et plus de 1500 élèves et enseignants qui vont bénéficier de ce projet.

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99
20
00

Bolivie

Apport de matériel et formation

Des actions de renforcement des capacités de réponse de secours en ravin et une grande échelle aérienne pour les pompiers policiers de la caserne d’Antofagasta à la Paz.

Nous sommes en 1999 lorsque la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers de France (FNSPF) reçoit une sollicitation d’aide venant des pompiers de La Paz, capitale de la Bolivie. À cette époque, ces derniers ne disposaient pas de matériel de secours adapté à la désincarcération et à l’évacuation des victimes d’accidents de la route.

Les pompiers de La Paz assurent les missions de secours et d’incendie de la capitale mais également les opérations liées aux accidents de transport en commun qui, malheureusement, sont nombreux dans ce pays.

Leur demande est formulée par l’ambassade de France, plus précisément par le Service de Coopération Technique Internationale de Police (SCTIP) qui s’occupe de la coopération en matière de police à l’étranger, car les pompiers boliviens sont régis par un statut de la police nationale.

La FNSPF transmettra la demande du SCTIP à nos équipes et une première action sera réalisée en mai 1999. Notre équipe réalise le tout premier stage de secours routier en ravin de l’Histoire des pompiers boliviens. Cette formation est accompagnée d’une donation comprenant un kit de désincarcération, du matériel de sauvetage en milieu périlleux ainsi que du matériel d’éclairage portable.

Cette première action permet de constater le manque cruel de matériel adapté et notamment d’une échelle aérienne, véhicule pourtant emblématique des pompiers dans le monde entier. L’idée d’une seconde mission est actée.

Échelle aérienne

Une nouvelle mission se déroule en mai 2000, à un an, jour pour jour de l’action précédente avec comme objectif la dotation d’une échelle pivotante automatique (EPA) de 30 mètres et un stage d’emploi à son utilisation et sa maintenance.

L’échelle provenait du département de HauteSavoie. Elle a été révisée et réadaptée à l’environnement bolivien par notre antenne locale.

La formation est suivie par seize pompiers professionnels dont huit conducteurs, quatre équipiers ainsi que quatre officiers. À l’issue de cette formation de trois jours, une manœuvre finale de mise en situation est réalisée en présence de diverses institutions ainsi que des médias nationaux.

Le contact conservé avec la caserne des pompiers de la Paz pendant près de quinze ans, nous permettra de mesurer l’impact opérationnel des équipements fournis et de la formation.

Ainsi, l’emploi des techniques et matériels de secours en ravin par les pompiers boliviens ont été déterminant lors d’accident de transport en commun permettant une meilleure technique de secours et une prise en charge efficace.

L’emploi de l’EPA aura également ses heures de gloire. Particulièrement lors des troubles politiques et sociaux entre 2000 et 2005 pour lesquels de nombreux incendies volontaires ont du être traités parfois sous les tirs de grenades et de snipers lors du funeste mois de février 2004 à la Paz.

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99

Kosovo

Programme Urgence Hiver

De janvier à mars 2000, PoSF met en place le programme Urgence hiver à Mitrovica qui va permettre la remise en route du service des pompiers dans une ville divisée et emprise à des tensions communautaires très fortes.

Le Centre de Secours Principal (CSP) des pompiers de Mitrovica est une des seules structures bi-ethniques, situé au nord de la ville, dans une zone sensible appelée « Petite Bosnie ». Ce quartier réunissait à la fois des familles serbes, monténégrines, bosniaques et albanaises. Il représente un enjeu fort à la fois pour les Serbes, car cela révèle un gage de tolérance de leur part et pour les Albanais, car il leur offre une position stratégique au nord de la ville.

Le CSP se compose de locaux techniques comprenant six garages et cinq magasins. Son parc de véhicules est composé de deux Fourgon PompeTonne (FPT) et deux Camions Citernes d’Incendie, seulement un seul de chaque était opérationnel. Les pompiers albanais et serbes sont tous professionnels et interviennent chacun de leur côté de l’Ibar, rivière qui sépare la ville en deux. Toutefois les pompiers albanais n’assurent pas de permanence la nuit car cela est trop risqué, le centre de secours étant situé après le pont en zone à majorité serbe, séparant les deux rives donc les deux communautés. D’autre part les pompiers albanais ayant eu des mésententes avec les gardiens du pont, surnommés « Cambronne » par la KFOR (Force pour le Kosovo), ils ont cessé d’intervenir au nord de la ville.

Les missions d’évaluation réalisées en amont du projet ont permis de déterminer les actions à mettre en œuvre durant l’hiver 1999. Ainsi le « Programme Urgence Hiver» (PUH) a été mis en place entre octobre 1999 et avril 2000 et s’est matérialisé par une aide matérielle et en formation.
Nous avons fourni dans un premier temps du matériel lourd: une échelle pivotante automatique (EPA), un Fourgon pompe tonne (FTP) ainsi que deux véhicules de secours aux asphyxiés et aux blessés (VSAB) et par la suite des formations adaptées à l’emploi de ces matériels.

Les formations se sont déroulées en deux fois: une fois pour les pompiers d’origine albanaise et une fois pour les pompiers d’origine serbe.
Les séances de formation ont dû être adaptées à la situation sécuritaire, par exemple les formations sur l’échelle aérienne de 30 mètres ont dû être écourtées, impossible de monter en haut d’une échelle par crainte des tirs de snipers.

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00

Dégradation des relations interethniques …

Le mois de février 2000 a été marqué par la dégradation des relations interethniques à cause d’un attentat, le 4 février 2000 à Skenderaj/Srbica. Par la suite, un second attentat à la bombe fait 12 blessés dont 8 enfants. Cette période de combats, entraîna une désertion des pompiers, partis mettre leurs familles à l’abri.

Le projet initial d’une caserne de pompiers mixte kosovars et serbes n’a pu aboutir. En effet, les tensions permanentes et le manque de garanties concernant les pompiers en opération selon la zone d’intervention et l’origine ethnique par les autorités civiles et militaires en sont les raisons principales et dépassent le cadre d’action d’une ONG.

Par contre, l’action sur le centre de secours a été extrêmement positive. La dotation de moyens opérationnels et la formation liée à leur emploi, ainsi que la création d’un atelier mécanique et de différents magasins ont permis de rendre autonome la caserne avec les ressources disponibles sur place et de préserver ainsi le système de secours sapeurs-pompiers de la ville de Mitrovica.

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99

Turquie

48 heures pour intervenir

Deux séismes le 17 août et le 12 novembre 1999 dans la région d’Izmit en Turquie font plus de 20 000 morts à l’est de la mer de Marmara, dont 1 000 dans une banlieue sud d’Istanbul.
Une équipe d’intervention est dépêchée sur place, il s’agit de la première opération d’urgence sur une catastrophe naturelle pour notre ONG.

À son arrivée, notre équipe de 7 membres, dont cinq équipes cynotechniques, découvre une ville dévastée. Plus de 700 immeubles sont effondrés, les communications sont coupées et plusieurs incendies persistent.

En août, la Turquie avait déjà été touchée par un séisme suivi de plusieurs répliques, mettant les nerfs de la population à rude épreuve. Pour nous, c’est la première mission d’urgence opérée sur les lieux d’un séisme.

Une collaboration se crée entre notre équipe et les secouristes des détachements étrangers. Aux côtés des secouristes roumains, l’équipe a participé à des recherches dans un supermarché écrasé par un bâtiment de sept étages ayant enseveli une vingtaine de personnes.

Pour tenter d’extraire les rescapés des décombres, la méthode est classique et bien rodée. Un repérage visuel des lieux est d’abord réalisé. Puis grâce aux renseignements obtenus auprès des témoins, nous déterminons les lieux où pourraient se trouver d’éventuels survivants afin d’y engager les chiens de recherche. On utilise ensuite un vibrascope (appareil électronique de recherche visuelle et sonore) afin de confirmer les résultats du travail de recherche des équipes cynotechniques.

Les opérations de recherche de victimes ensevelies ont mobilisé nos équipes durant trois jours et trois nuits et ont permis la localisation et le dégagement de plusieurs victimes.

L’intervention d’urgence en Turquie, une première pour notre ONG dans ce pays, va marquer le début d’une collaboration étroite avec les pompiers d’Izmit, épicentre du séisme d’août 1999, qui va durer près de cinq ans.

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99

Albanie

Urgence lors d’un conflit armé

Hiver 1999, le conflit de I’ex-Yougoslavie qui a débuté en 1991, se termine par la crise du Kosovo. Les confrontations dans cette province autonome de la Serbie et les exactions qui s’ensuivent poussent près de 800 000 Kosovars à franchir la frontière au nord de l’Albanie pour se réfugier dans ce pays.
Nous nous engageons dans l’assistance humanitaire des réfugiés mai aussi auprès des pompiers locaux.

Dès avril, un partenariat établi avec les Œuvres Hospitalières Françaises de  l’Ordre de Malte nous permet d’assurer  l’antenne médicale et de secours d’urgence du camp de Spital qui accueille près de 5 000 réfugiés.

Un système de transport des malades et des blessés réfugiés vers les hôpitaux de Tirana, est assuré à l’aide de deux véhicules de secours et d’assistance aux victimes (VSAB) cédés par notre ONG.

Une  équipe d’intervention sera mise en œuvre durant plusieurs mois.

En raison de l’arrêt des frappes de l’OTAN et de l’entrée des forces armées au Kosovo, les réfugiés commencent à quitter les camps pour rejoindre leur pays.

Nous assistons à leur départ par les moyens les plus divers, pour certains sur des remorques tirées par des petits chevaux en piteux état.

Une fois les derniers réfugiés partis, nous démontons le camp médical et l’hôpital de campagne dont nous avions la charge.

Le matériel et un stock de médicaments de première urgence sont chargés dans l’une des ambulances, destination le Kosovo. Lors du conditionnement des médicaments, nous sommes pris sous le feu des pillards albanais qui repoussent la police locale jusqu’à l’entrée de notre hôpital.

Le 7 juillet 1999, il est décidé de nous transférer en Macédoine pour transiter sur le Kosovo.

Le passage de la frontière se fera sans encombre, les médicaments sont dissimulés sous des boîtes de rations militaires et nous nous infiltrerons dans un convoi militaire pour franchir les points de contrôle. Direction Mitrovica au Nord du Kosovo, où un dispensaire d’urgence et de soins sera établi avec nos équipes sanitaires jusqu’en novembre de la même année.

Au total 34 de nos Pompiers Sans Frontières ont été mobilisés en Albanie puis au Kosovo permettant d’assurer l’assistance en santé et en secours des populations réfugiées et des victimes affectées par le conflit armé.

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97

Chili

Mission d’apport en matériel à Molina

Notre toute première mission opérationnelle au Chili remonte à juin 1997. Elle consistait à renforcer les capacités de réponse des moyens d’intervention par l’apport d’un véhicule de type Fourgon Pompe Tonneau (FPT) et la formation à son emploi au bénéfice de la deuxième compagnie des pompiers de Casablanca à Molina.

En 1995, le directeur du corps de la deuxième compagnie de Molina contacte notre bureau d’Amérique Latine en exprimant le souhait d’une aide technique et matérielle.
Cette compagnie est composée de 29 pompiers, tous volontaires, comme l’ensemble des pompiers chiliens. Elle est située dans un secteur défavorisé à la périphérie de Molina dans le centre du pays au sud de Santiago.

Les pompiers ne disposent que d’une motopompe portable et de quelques tuyaux afin d’assurer leurs missions de protection des personnes et des biens.

Suite à la mission d’évaluation réalisée par notre équipe péruvienne en 1996, nous nous mobilisons afin de monter l’opération.

Un engin pompe, de type F.P.T, équipé pour la lutte contre les incendies et d’un lot de secours routier Gallego, un lot de sauvetage ainsi que des supports et du matériel pédagogique d’enseignement en premiers secours quittent à nouveau le port de Marseille pour le port de Valparaiso au Chili.

En juin 1997, la mission destinée à la formation des pompiers volontaires chiliens, est composée de six membres de PoSF France et Pérou. Notre équipe va partager le quotidien des pompiers de Molina durant deux semaines en alternant gardes opérationnelles et séances de formation.

Cette action a permis à cette caserne de pouvoir développer ses moyens d’intervention.

Malgré un froid glacial, l’équipe PoSF a pu se familiariser avec les techniques d’emploi des pompiers chiliens et de développer ses moyens d’intervention en tissant des liens étroits et des échanges qui ont perduré pendant des années.

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96

Afghanistan

Construction de dispensaires mobiles

En décembre 1995, l’association Marseillaise AVICEN (Afghanistan Vaccination et Immunisation Centre), présente en Afghanistan depuis le début de l’invasion soviétique, nous sollicite pour un appui technique dans la construction de deux dispensaires mobiles d’urgence. Le but est de venir en aide aux populations civiles de Kaboul durant la guerre civile qui a suivi le départ des troupes soviétiques.

En effet, le départ des troupes soviétiques en 1989 ne va pas apporter la paix dans le pays. Les factions ayant combattu l’invasion vont se livrer à des affrontements. À partir de 1995, les talibans, vont encercler la capitale afghane afin de s’emparer de Kaboul.

C’est dans ce contexte que nous effectuons une mission en janvier 1996 avec comme objectif d’apporter un appui technique au projet d’AVICEN, mais également de prendre contact avec les pompiers de Kaboul pour un potentiel appui en défense civile.

Arrivés à Kaboul, nous avons pu constater l’état de délabrement de la ville, détruite de toutes parts. Les pompiers manquent considérablement de moyens, la majorité des véhicules, casernes et matériels sont détruits.

Avant la guerre, il existait plusieurs casernes ainsi qu’une école de formation de sapeurs-pompiers. Mais sur l’ensemble des bâtiments visités lors de notre mission 90% ont été détruits. En janvier 1996, l’effectif des pompiers de Kaboul est estimé à 260 hommes. Les réseaux d’eau sont inutilisables, mais les pompiers ont une bonne connaissance des réserves d’eau naturelles et artificielles.

Au cours de la mission, plusieurs visites ont eu lieu. Il y a d’abord eu la visite de la section « Carrosserie » du bazar de Kaboul, puis celle des ateliers d’AVICEN, du Comité international de la Croix-Rouge, du Croissant Rouge et d’autres associations présentes sur place.

Les plans de construction sur des châssis Mercedes et Kamaz sont dressés ainsi que les aménagements techniques permettant la prise en charge et le traitement de plusieurs blessés ou malades.

En juin 1996, les deux cliniques mobiles sont opérationnelles, leur emploi sera précieux durant la cinquième bataille de Kaboul, qui verra la prise de la capitale afghane par les talibans et le retrait des forces de l’alliance du Nord dans la vallée du Panshir, sonnera le retrait d’AVICEN en Afghanistan.

Malgré la disparition de l’ONG AVICEN, le personnel de cette organisation marseillaise apportera à notre ONG de nombreux conseils durant des opérations au Kosovo notamment.

Depuis 2012, l’ancien directeur et fondateur d’AVICEN occupe le poste de Président de Pompiers Sans Frontières.

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95

Pérou

Pharmacies populaires à Carmen Alto

Nous sommes en 1992, quand Serge Montesinos, Président fondateur de PoSF interroge la señora Savina, dirigeante de l’organisation populaire Emmanuel 45 « Señora, dit Serge, une pharmacie à Carmen Alto pourrait-elle aisément être gérée par le club de mères ? », « Oui, mais il faudrait d’abord former des promotrices de santé et acheter des médicaments. En revanche, j’ai ici des jeunes filles qui seraient capables de devenir des promotrices de santé ». C’est à ce moment que naît le projet d’aide au soutient des organisations communautaires de base dans la ceinture de pauvreté de Lima.

Mais qu’est-ce qu’une organisation populaire ?

L’origine des organisations populaires, essentiellement composées de femmes, est issue d’une tradition ancestrale provenant des zones andines dans la prise en compte des problèmes de base sous une forme autogestionnaire face aux problèmes rencontrés par les populations qui s’entassent dans la ceinture de pauvreté de Lima.

Ainsi, à titre d’exemple, en 1992, on recense dans ces zones de la capitale péruvienne, où vivent environ quatre millions de personnes, plus de 3 200 cantines populaires, 3 156 pharmacies communautaires et près de 4 000 comités verre de lait.
Cette adaptation en milieu urbain d’une tradition communautaires basée sur le travail collectif, le partage des tâches, la participation aux décisions collectives au travers d’assemblées communautaires va permettre d’apporter des réponses aux problèmes de santé, d’alimentation et d’éducation des habitants de ces zones à forte vulnérabilité sociale.

Nous avons engagé de nombreuses missions d’action et d’évaluation entre 1992 et 1993. Cela nous a permis une forte connaissance de la situation à la fois des institutions publiques, de protection et aussi des conditions de vie des populations. Ainsi pour rendre accessible les premiers soins à tous

dans cette zone, une pharmacie populaire est créée par notre équipe en mars 1993.

Sous l’impulsion du directeur de la filiale de Pompiers Sans Frontières au Pérou, créée en juin 1993, plusieurs pompiers de la Bomba France N°3, dont un médecin, vont former des promotrices de santé.

Notre première pharmacie est gérée par le club des mères de Carmen Alto. Les médicaments sont apportés gratuitement mais, ils sont vendus à prix coûtant et à l’unité, dans les pharmacies populaires comme toute pharmacie communautaire au Pérou. Le premier bilan sera prometteur. La pharmacie couvre l’ensemble du quartier en médicaments et le bénéfice permet de renflouer le déficit de la cantine populaire et d’augmenter le nombre de repas gratuits distribués aux plus démunis.

Devant la réussite de notre première pharmacie populaire, deux autres sont créées en 1995 sur des secteurs limitrophes. Outre l’accès aux soins et traitements de santé primaire, le bénéfice de ces trois pharmacies communautaires, permettra pendant plus de cinq ans, d’assurer la scolarisation de près de 30 enfants ainsi que différentes actions sociales décidées par l’organisation populaire.

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94

Pérou

Centre de secours de Ferrenafe

En 1993, de retour d’une mission dans la région de Cutervo dans le nord du Pérou, nous découvrons la compagnie des pompiers de Ferrenafe 55, des actions de renforcement des capacités de réponse sont entreprises jusqu’en 1995.

La compagnie de pompiers de Ferrenafe est confrontée à de nombreux problèmes opérationnels par manque de formation et de matériel. Elle ne dispose que d’un seul local, séparé en deux parties: un dortoir et une salle polyvalente. Un seul véhicule, une Jeep, assure les missions d’urgence.

Son secteur d’intervention couvre une population de 50 000 habitants, dont la moitié réside en secteur rural. Les pompiers doivent faire face à de nombreux accidents de circulation et d’incendies d’habitations ainsi qu’à des feux de champs de canne à sucre entrainant un impact économique local non négligeable.

Cette mission sera la première action en faveur d’une compagnie au Pérou située en zone rurale. C’est à nouveau depuis le port de Marseille que partent en août 1994 deux véhicules entièrement équipés: une ambulance et un véhicule d’extinction hors chemin de type Camion-Citerne Feux de Forêts (CCF).

Outre du matériel de désincarcération et de formation aux premiers secours, ce sont près de 200 kg de médicaments qui vont eux alimenter la pharmacie communautaire installée depuis 1993 dans le quartier de Carmen alto, district de Comas à Lima.

En novembre 1994, sept de nos membres récupèrent les véhicules à Lima: destination Ferrenafe au nord du Pérou en longeant la côte péruvienne sur 600 kilomètres.

Les dix jours passés dans la caserne de Ferrenafe permettent à notre équipe de former nos homologues aux premiers secours, aux techniques de désincarcération et d’incendie, notamment contre les feux de canne à sucre, ainsi qu’aux techniques de secours et de sauvetage.
Durant notre séjour, le commandant du corps de pompiers en profita pour effectuer une demande de matériel afin de pouvoir équiper le centre de secours d’un réseau radio. Une seconde mission sera donc effectuée avant la fin de l’année 1995 afin de permettre la liaison radio du centre de secours avec tous leurs véhicules.

La démonstration de leur gratitude était à la dimension de leur soif d’apprendre. En réponse à l’intérêt que nous leur avons manifesté et à l’apport que nous avons offert, les pompiers de Ferrenafe nous ont fait partager avec amitié leur quotidien et leur profonde affection pour leur terre.

Nous tenons à saluer avec respect et admiration l’engagement de ces pompiers volontaires, qui ont construit leur centre de secours à la force de leurs bras, dans un engagement sans faille et particulièrement leur commandant qui nous a quittés en 1999 de manière brutale et qui restera, pour nos membres qui ont eu la chance de le connaître, à jamais dans nos mémoires.

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93

Bosnie- Herzégovine

Une aide indispensable

En avril 1992, la guerre éclate en Bosnie-Herzégovine. L’ONG s’engage entre 1993 et 1995 sur la ville de Mostar mais également à Sarajevo.

En avril 1992, la rive est de Mostar est occupée par les forces serbes, ce qui conduit à l’évacuation de la population et des pompiers vers la rive ouest. Plus tard, lors de leur retour sur la rive gauche, les pompiers récupèrent leurs locaux en partie endommagés et découvrent que la plupart des véhicules et du matériel ont été détruits. Une de nos équipes se rend à Mostar afin d’évaluer le centre de secours. À ce moment-là éclate le conflit entre les forces croates de Bosnie et la population bosniaque de Mostar qui sera coincée sur la rive gauche de la rivière Neretva.

Le siège va durer près d’un an. Mostar va alors tristement être classé parmi les trois villes les plus durement touchées par cette guerre civile à l’instar de Sarajevo et de Vukovar.

Le centre de secours de Mostar Est compte 19 pompiers majoritairement bosniaques. Il dispose de deux véhicules incendie dont un qui assure une mission d’apport d’eau aux habitants. Très peu de matériel d’extinction et aucun appareil

respiratoire isolant ne sont disponibles. Mais les pompiers continuent malgré tout à assurer les opérations d’extinction, de transport de blessés ainsi que la distribution d’eau quotidienne souvent sous le tir délibéré des parties en conflit.

En juin 1993, un premier convoi en faveur des pompiers de l’Est de Mostar est réalisé. Il contient une ambulance équipée, un camion­citerne incendie, un groupe électrogène, des médicaments, de la nourriture, ainsi qu’une formation paramédicale adaptée aux blessés de guerre.

En janvier 1994, des missions organisées sous protection de la Force de Protection des Nations Unies, nous permettent de constater les conditions de travail des pompiers. Ils n’ont pas d’électricité, très peu de nourriture, l’ambulance amenée en juin 1993 est détruite tout comme plusieurs véhicules. Leur centre de secours est régulièrement bombardé et la rue principale est sous les tirs.

Deux mois après, un nouveau convoi est organisé. L’objectif est d’acheminer quinze tonnes de matériel pour les pompiers, ainsi que du matériel pédagogique pour les écoles, le jardin d’enfants et l’orphelinat, mais aussi des médicaments pour l’hôpital.

Pendant le conflit, nous avons vécu avec les pompiers de Mostar des moments difficiles mais également des moments d’amitié sincères, forgés par l’esprit de camaraderie et de solidarité qui unit les pompiers, au-delà même des différences ethniques, religieuses ou sociales. Au cours de ces opérations, sur les vingt pompiers de Mostar cinq ont perdu la vie et quinze ont été blessés durant leurs missions de secours et de protection des personnes et des biens.

Dans la folie de cette guerre civile, les pompiers de Mostar ont gravé à jamais nos devises universelles de courage et le dévouement de sauver ou périr à tout jamais dans nos esprits et dans nos cœurs.

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93

Pérou

Mission d’apport de matériel et formation

Mars 1993, nous réalisons une deuxième mission à Lima. Celle-ci fait suite aux deux missions d’évaluation menées en 1992. Cette action se caractérise par la dotation des premiers véhicules au bénéfice des pompiers de Lima. Mais aussi par le développement d’un volet d’hygiène et d’appui au réseau de santé communautaire à destination des organisations populaires des zones urbano marginales de la capitale péruvienne.

Janvier 1993. Trois véhicules d’intervention, une ambulance sapeurs-pompiers de type VSAV (véhicule de secours et d’assistance aux victimes), une échelle aérienne de 30 mètres, un camion citerne alimentaire d’une capacité de 16 000 litres et près de trois tonnes de matériel de secours et de médicaments sont en partance du port autonome de Marseille à destination du port de Lima au Pérou.

Il s’agit du premier envoi de matériel lourd de notre Histoire qui précède l’envoi d’un détachement sur place en mars de la même année.

La mission de formation, composée de six membres, a permis de mettre en place les dispositifs suivants :

  • doter la Bomba France n°3 d’une ambulance et d’une grande échelle avec la formation adaptée permettant d’augmenter notablement les capacités de réponse de cette caserne et par extension de la capitale péruvienne.
  • participer à la lutte contre la propagation des maladies hydriques, dont le choléra, par l’assistance à la distribution d’eau potable à l’aide du camion citerne et par la création d’une pharmacie communautaire dans le quartier de Carmen alto, situé dans le district urbano marginal de Comas à Lima. C’est au sein de la cantine populaire du quartier que s’implante la première pharmacie autogérée, impulsée par notre ONG. Notre équipe a procédé à la formation de quatre promotrices de santé qui permettent de doter cette zone d’un point de santé de proximité.

En parallèle, une formation poussée aux techniques d’emploi de l’ambulance et de l’échelle vont permettre de doter la caserne France n°3 d’une unité médicalisée ainsi que d’une échelle aérienne notamment pour le centre ville de Lima.

L’utilisation de l’échelle aérienne, quant à elle, va notamment être déterminante lors de l’incendie structurel de la banque de Lima en mars 1993.

Il s’agit donc de la première mission visant des actions de prévention, d’éducation et de préparation des populations à forte vulnérabilité sociale face aux risques et aux catastrophes.

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Pérou

Notre première mission au Pérou

C’est en février 1992 qu’est réalisée la première mission de l’ONG au Pérou au sein de la Bomba France n°3 de Lima. Influencée par les origines de la création de PoSF, cette première action se concrétise par un soutient en formation et une dotation de matériels en secours d’urgence et assistance paramédicale.

Historiquement, la Bomba France n°3 est la troisième compagnie de pompiers créée au Pérou. Créée le 20 avril 1866 par la communauté française immigrée au Pérou. Elle sera exclusivement composée de Français jusqu’en 1930. Visitée en 1989, par Serge Montesinos, l’action se tourne naturellement vers cette caserne pour cette première action.

En 1992, la situation au Pérou est extrêmement dégradée, douze années de violence et douze régions en état d’urgence, dont Lima, sont la conséquence d’une guérilla maoïste extrêmement violente, ainsi que de la présence d’un deuxième mouvement armé. Les attentats, particulièrement à Lima, sont quotidien, ainsi que les nombreuses pannes d’électricité dues à des actions de sabotage.

Par ailleurs, le Pérou est confronté à une épidémie de choléra, associée à la contamination de l’eau. Cette dernière a fait près de 3 000 victimes dont la plupart dans la ceinture de misère qui entoure la capitale péruvienne. Cette épidémie a mis en évidence la précarité des quartiers populaires et leur fort degré de vulnérabilité.

Le corps de pompiers volontaires du Pérou, exclusivement composé de bénévoles, est en première ligne face à la situation sanitaire et sécuritaire du pays. Leur système médical et paramédical, extrêmement sollicité par la population, souffre d’un manque de techniques de matériels et de formation adaptée, dans la mesure où il s’agit de la seule institution publique permettant une prise en charge gratuite pour toute la population.

C’est dans ce contexte que notre équipe intègre la caserne et participe aux gardes opérationnelles. Nous développons ainsi une formation sous forme de cours du soir théoriques et pratiques; l’objectif étant la formation de douze secouristes spécialisés aux techniques de désincarcération et de conditionnement des victimes en secours d’urgence.

Cette technique d’immersion fonde la méthodologie de nos actions, toujours en vigueur au sein de I’ONG lors des missions de renforcement des capacités de réponse dans des centres de secours.

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