Les effets contrastés du confinement sur l’environnement

Tandis que les conséquences sanitaires et économiques de l’épidémie mondiale du COVID-19 sont incontestablement dramatiques pour l’humanité, les effets de cette dernière et, plus particulièrement, ceux du confinement sur l’environnement demeurent davantage contrastés.

DES CONSÉQUENCES BÉNÉFIQUES POUR L’ENVIRONNEMENT

Une nette amélioration de la qualité de l’air

La conséquence première – et la plus notable – du confinement sur l’environnement demeure l’amélioration de la qualité de l’air. Pour le plus grand malheur des corps de métiers touristiques – restaurateurs, hôteliers, compagnies de transports, musées, cinémas, théâtres… – l’arrêt quasi-total du tourisme et, par conséquent, des déplacements humains se traduit directement par la diminution des gaz à effet de serre.

L’arrêt de l’activité touristique est déterminant en matière d’amélioration de la qualité de l’air certes, mais, plus globalement, c’est le ralentissement de l’activité humaine – notamment l’arrêt des usines – qui a été décisif en matière de réduction de la pollution.

À l’échelle mondiale, de janvier à avril, la pandémie aurait permis une baisse d’environ 10% des émissions de CO2. En Chine – pays leader en matière de pollution de par sa surpopulation – certains spécialistes ont pu observer, entre janvier et février, une diminution de 10 à 30% des émissions de dioxyde d’azote en fonction des régions. Ainsi, certains scientifiques avancent l’hypothèse selon laquelle, dans le cas chinois, la diminution radicale de la pollution atmosphérique – de fait, l’amélioration de la qualité de l’air – aurait épargné plus de vies que le virus n’en aurait coûtées. En France, cette amélioration de la qualité de l’air est à observer aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine. Pour prendre l’exemple parlant de l’Ile-de-France, la baisse de la circulation à hauteur de 90% a amélioré la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30%.

Monoxyde de carbone mesuré par la mission satellite IASI en Chine (à gauche) et en Italie (à droite). Comme ce gaz persiste plusieurs semaines dans l’atmosphère, l’impact ne se limite pas aux zones confinées mais s’étend aussi aux alentours. Crédit : Maya George (LATMOS/CNRS).

Une recrudescence des espèces animalières

L’être humain étant confiné, la biodiversité peut davantage occuper nos villes ; le confinement a permis à de nombreuses espèces d’évoluer plus librement dans leur environnement. A l’abri des touristes, des passants et des bruits de l’activité humaine, les animaux se sont trouvés plus à l’aise pour vaquer à leurs occupations à la vue de tous. Dans le parc national des Calanques, dauphins, puffins, hérons et fous de bassan ont été observés à de nombreuses reprises. Des dauphins ont également été aperçus dans le port de Sardaigne et les Canaux de Venise. Le chant des oiseaux est devenu davantage audible et courant.

DU TEMPS POUR LE « DO IT YOURSELF »

Face à l’arrêt de nos activités habituelles et, par conséquent, à l’augmentation du temps libre qu’il a fallut occuper, le « do ityourself » est devenu central pour nombre de personnes. Pour ceux ayant la chance d’avoir un jardin, beaucoup de mains se sont révélées vertes ; potager, jardinage et production personnelle sont allés de paire. L’alimentation a également beaucoup changé ; le temps de préparation des repas s’est rallongé, permettant ainsi de faire par soi-même, de manger plus équilibré. Les tutos permettant de recycler ce dont on dispose à la maison pour en faire des nouveaux objets de décoration ou encore d’utiliser nos aliments dont la date de péremption approche pour en faire des cosmétiques bios se sont multipliés, jusqu’à envahir la toile.

Une baisse radicale de la pollution sonore

La forte réduction des flux aériens et routiers a eu pour conséquence directe la réduction de la pollution sonore pour le plus grand bonheur des individus vivants à proximité des aéroports ou des grands axes routiers. De plus, la fermeture des bars, des restaurants et des établissements de nuit a contribué à l’arrêt quasi-total de la pollution sonore dans les centres villes. Cette amélioration sans précédent de notre environnement sonore n’a pas été uniquement bénéfique pour les êtres humains mais également pour de nombreuses espèces animalières. En effet, la pollution sonore réduit la portée acoustique des animaux, pourtant nécessaire à la recherche de nourriture et de partenaire sexuel, indispensable à la survie des espèces.

DES BIENFAITS À NUANCER

Une amélioration de la qualité de l’air certes, mais temporaire

L’amélioration de la qualité de l’air a été prouvée et démontrée scientifiquement ; la diminution drastique des transports et déplacements humains a entraîné quasi instantanément une sensible réduction des gaz à effets de serre. Cependant, cette amélioration incontestable à court terme ne trouvera pas de conséquence bénéfique sur le long terme. Dès la fin du confinement et la reprise de l’activité humaine à son rythme de croisière, les émissions de gaz à effets de serre reprendront à la même échelle qu’avant l’épidémie. L’amélioration de la qualité de l’air est donc temporaire, réelle lorsque l’arrêt de l’activité humaine est imposé.

L’augmentation sans précédent du trafic numérique

Au niveau social, le confinement a un impact immense sur notre consommation d’écrans : le monde a été connecté plus que jamais. Entre télétravail, cours en visioconférence, divertissement, réseaux sociaux et appels téléphoniques nombreux, Internet est devenu le meilleur ami de tout un chacun. Parallèlement à la baisse des émissions de gaz à effets de serre due à la diminution sans précédents des déplacements humains, le confinement a également entraîné une augmentation hors norme du trafic numérique. En Italie, on a pu constater une hausse de 70% du trafic internet suite à la fermeture des écoles. En France, celui-ci a augmenté de plus de 50% dès les premiers jours du confinement. Internet étant énergivore, cette hausse a provoqué une augmentation des émissions de CO2 du secteur numérique. Le trafic numérique pèse désormais beaucoup sur l’environnement : le visionnage de vidéos en ligne représente en temps normal 1% de l’ensemble des émissions de gaz à effets de serre mondiales. De plus, le e-commerce et les achats en ligne explosent avec pour conséquences un impact non négligeables sur les transports pour les livraisons, sur les emballages pour les colis et un effet désastreux sur les conditions de travail des employés de plateforme qui travaillent désormais à la chaîne.

Le retour en force du plastique et une recrudescence des dépôts sauvages

Du secteur médical à l’agroalimentaire, la crise sanitaire a remis le plastique sur le devant de la scène ; gants, surblouses, visières, vaisselles à usage unique, barquettes alimentaires… sont devenus le lot de nombre d’entre nous. De plus, certains consommateurs soucieux de l’épidémie se sont jetés sur les lingettes nettoyantes faites de plastiques pour lutter contre la propagation du virus. Parallèlement, on assiste à l’accroissement des mauvaises pratiques autour des masques chirurgicaux jetables. En effet, plus les semaines passent, plus on observe davantage de masques jetés sur les trottoirs, sur les plages et places publiques. En mai, l’association « Opération mer propre » a organisé une sortie dans les Alpes-Maritimes pour nettoyer les plages et la mer Méditerranée, résultat : de nombreux masques jetables et gants ont été repêchés. Ces comportements irrespectueux de notre environnement doivent cessés puisqu’on estime que ces masques ne se décomposeront entièrement que dans environ 400 ans.

L’occultation du sujet environnemental par les médias

L’actualité est de nos jours surchargée ; les sujets de court terme ont pris le pas sur les sujets de plus long terme tel que le réchauffement climatique. Cette temporalité occulte complètement les sujets médiatiques habituels, faisant de l’ombre et se révélant dangereuse pour l’écologie. L’épidémie étant très anxiogène pour la majorité, ce sujet au centre de toutes les préoccupations est traité en priorité. Les sujets écologiques pourtant qualifiés « d’urgence climatique » s’en trouvent, par conséquent, relégués au second plan.

Les catastrophes naturelles se multiplient ce qui peut s’expliquer par le réchauffement climatique et la pollution croissante. De fait, l’humain est en partie responsable de la colère de la Terre. Pour lutter contre ces catastrophes et changer durablement les mentalités et les comportements relatifs à l’environnement, il faut communiquer à ce sujet pour informer, alerter et agir. Le confinement a fait émerger diverses initiatives individuelles et collectives autour du « do yourself », du recyclage et de la lutte contre le gaspillage alimentaire alors pourquoi ne pas faire perdurer dans le temps ces pratiques bénéfiques pour

l’environnement, nous
& notre planète.

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