Lors d’une conférence donnée en septembre 2021, Jean Jouzel, vice-président du GIEC entre 2002 et 2015, fait remarquer que les précédents rapports marquent une évolution sur cette question, qui conduit à la conclusion tant redoutée que l’activité humaine est bel et bien entièrement responsable du changement climatique. Ce qui n’était évoqué que comme une éventualité dès le premier rapport, en 1990, est désormais une réalité que les experts ont démontrée grâce à de nouveaux indicateurs et de nouvelles études, plus approfondies et plus précises.
Ils ont notamment pu prouver les liens entre émissions de gaz et activités humaines, mais aussi entre augmentation des gaz à effets de serre, dérèglement climatique et phénomènes météorologiques extrêmes, en particulier à l’échelle régionale. “On sait désormais avec certitude que c’est le changement climatique, et donc indirectement l’activité humaine, qui a produit la vague de chaleur qui a touché la Sibérie en 2020 ou la sécheresse qui a conduit aux gigantesques incendies de l’été 2021 en Méditerranée” commente Jean Jouzel.
Ainsi, si le cinquième et dernier rapport, datant de 2014, parlait d’une “influence claire”, dans le sixième, les experts affirment que “les augmentations observées des concentrations de gaz à effet de serre depuis environ 1750 sont, sans équivoque, causées par les activités humaines”.
Pour preuve, les experts du GIEC mettent en avant les taux de concentration atmosphérique de CO2 et de méthane, les principaux gaz à effet de serre, relevés en 2019 et enregistrés comme les plus élevées depuis plusieurs milliers d’années. Le rapport évoque également une série de phénomènes comme l’augmentation des précipitations moyennes mondiales sur les terres émergées, le recul des glaciers, la diminution de la superficie de la banquise, le taux de salinité des océans comme des conséquences indirectes “très probables” de l’activité humaine.