D’après Hervé Le Treut, Climatologue spécialiste de la simulation numérique du climat et président du comité scientifique régional Acclima-Terra : « Globalement, le réchauffement climatique agit partout à la hausse et de manière inéluctable. L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre depuis des décennies a pour conséquence des périodes de fortes chaleurs qui seront potentiellement plus fréquentes et plus longues dans les années à venir. Quand on regarde quarante ans en arrière, l’évolution est phénoménale. La tendance est à une forte croissance et il n’y a aucune raison que ça ne continue pas d’augmenter pendant encore de nombreuses années. Et il n’y aura pas de capacité à revenir en arrière avant un temps très long. »
Ainsi, des régions ou des pays autrefois peu affectés par les incendies de grandes ampleurs subissent à leur tour les conséquences du réchauffement climatique.
« Les pompiers de Londres font face à un certain nombre d’incendies liés à la météo« , a tweeté le 24 juillet la London Fire Brigade, précisant qu’entre minuit et 17 heures, les soldats du feu ont réalisé plus d’interventions que sur une période habituelle de 24 heures. Les pompiers de Londres ont été mobilisés contre trois incendies de végétation liés aux températures élevées et au vent autour de la capitale. Un quatrième s’est déclenché dans le Surrey proche, quelques jours après qu’un record de chaleur a été battu dans le pays. Cet été, c’est la première fois que le service météorologique britannique a émis une alerte rouge « chaleur extrême » en Angleterre. Les températures pourraient dépasser le seuil des 40 °C. Paul Gundersen, chef météorologiste au Met Office britannique : « Il y a actuellement 50% de chances que nous voyions les températures atteindre 40 °C et 80% de chances que de nouvelles températures maximales soient atteintes« .
En République Tchèque, c’est le parc national de la Suisse de Bohême (České Švýcarsko), à la frontière de la Tchéquie et de l’Allemagne qui s’est embrasé dimanche 24 juillet. Maîtrisé le vendredi 12 août après 20 jours de lutte, le feu a détruit près de 1060 hectares de nature, nécessité l’intervention de 6000 pompiers ainsi que l’évacuation de centaines de personnes dans une région hautement touristique. Comme l’explique Petr Ošlejšek, directeur adjoint du corps des sapeurs-pompiers pour la gestion opérationnelle : « Le terrain y est très difficile, avec de nombreux arbres couchés. À cause du vent intense, le feu s’est rapidement propagé. Il a plusieurs foyers. Nous sommes confrontés à un incendie massif, comparable à ceux qui se produisent en Europe du Sud ou aux Etats-Unis. »