Découvrez le nouveau Président de Pompiers-sans-Frontières

Qui est Patrick Vianes ?

Président de Pompiers-sans-Frontières depuis 2022, Patrick Vianès a  passé l’essentiel de sa carrière dans le secteur hospitalier public. Sa solide expérience de l’accompagnement des services publics dans les domaines de l’organisation du travail et du management il l’a pratiqué sur… trois continents.  Il travaille aujourd’hui dans la fonction publique d’Etat en qualité de conseiller en organisation du travail au sein du secrétariat général des affaires régionales, en PACA.

" Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ? "

Je m’appelle Patrick Vianès, j’ai 62 ans et j’ai passé une grande partie de ma carrière dans le secteur hospitalier public. J’ai exercé en France, puis en Tunisie dans le domaine des urgences mais aussi au Canada dans un des principaux programmes de traumatologie ainsi que dans le secteur de l’évacuation sanitaire aérienne. Depuis 2016, je travaille dans la fonction publique d’Etat en qualité de conseiller en organisation du travail au sein du secrétariat général des affaires régionales, un service de la préfecture de la région PACA. 

J’ai débuté par un parcours technique en entrant dans la vie active à 17 ans, dans le secteur privé. Quelques années plus tard, j’ai intégré le service informatique de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (APHM). Parallèlement à cela, je connaissais mon premier engagement associatif auprès d’Hôpital Sans Frontières. Plus tard encore, à la faveur d’un reclassement, j’ai rejoint la direction des relations internationales de l’APHM dont le rôle était d’exporter le savoir-faire hospitalier français et plus particulièrement marseillais. J’étais plus particulièrement en charge du secteur méditerranéen et des relations avec le monde associatif.

Dans le cadre de la formation continue, à 37 ans, j’ai obtenu un Master en organisation du travail au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. C’est donc une sorte de parcours « inversé » dans la mesure où à partir de là, j’ai appliqué la théorie sur une vingtaine d’années de pratique, alors qu’habituellement on utilise la théorie pour passer à la pratique. C’est un prisme particulier, complémentaire du prisme classique.

" Depuis 2022, vous êtes également le nouveau président de Pompiers-sans-Frontières. Comment êtes-vous arrivé à cette position ? "

Philippe Truze, ancien Président de Pompiers-sans-Frontières

C’est une longue histoire. Je suis les actions de l’ONG depuis 1997. Au départ j’avais une approche assez traditionnelle de « l’humanitaire », pour moi c’était donner de son temps, monter des actions essentiellement de don… et c’est déjà beaucoup. Puis un jour je suis tombé sur une statistique : 75 % du matériel ou équipement médical envoyé n’est pas utilisé, pour trois raisons : le manque de formation, défaut d’approvisionnement en consommables et conditions d’utilisation inadéquates. Sans remettre en question le dévouement et l’énergie déployée par les bénévoles qui réalisaient ce type d’action, j’ai senti qu’il fallait prendre ce sujet-là autrement.

J’étais alors chargé de mission à la Direction des relations internationales et c’est à ce moment que j’ai rencontré indépendamment Serge Montesinos, alors président de Pompiers-sans-Frontières puis Philippe Truze, à l’époque président d’Avicen. Ce dernier venait proposer à l’APHM un véritable partenariat hospitalier avec les autorités sanitaires afghanes. L’ONG n’était là que pour amorcer le circuit et s’effacer ensuite pour laisser la place à une véritable relation institutionnelle, entre pairs. J’ai vu toute la pertinence de cette approche et je n’ai plus quitté cette ligne. Serge et Philippe ne se connaissaient pas encore, j’ai fini par les présenter l’un à l’autre tant il était évident qu’ils avaient des choses à échanger, on connaît la suite…

Vingt-cinq ans plus tard, lorsqu’après le départ si prématuré de Philippe Truze, la présidence m’a été suggérée, j’ai d’abord hésité, avant d’y voir du sens, une certaine logique. Pompiers-sans-Frontières tournait une page et j’ai eu le sentiment que même modestement, j’avais quelque chose à écrire sur la page suivante. J’ai donc accepté, avec une certaine fierté et je suis très reconnaissant aux membres de l’association pour l’accueil qu’ils m’ont réservé.

" Sur quelle trajectoire souhaitez-vous orienter l’ONG ces prochaines années ? Quelles sont vos attentes ? "

Les grands enjeux sont multiples. Tout d’abord, s’inscrire dans les objectifs stratégiques définis lors de la présidence précédente qui concernent les thématiques d’intervention et les espaces géographiques pour les années à venir. 

Il faudra également contribuer à mettre en place les éléments qui permettront de passer le flambeau aux jeunes. Le fonctionnement d’une structure si particulière, au passé si riche, est souvent l’affaire des « anciens » qui dirigent efficacement grâce à leur grande expérience. Mais si l’on veut que la relève soit assurée, il faut absolument établir les dispositifs qui permettent aux plus jeunes qui n’auront pas cette expérience de piloter cette association. 

Un autre enjeu est de faire comprendre au public qu’une association dont le nom même est synonyme d’intervention en conditions de catastrophe, puisse aussi être un acteur de la prévention et du développement. Il s’agirait de sensibiliser le grand public sur l’importance de la prévention. « N’attendons pas une catastrophe pour intervenir » est une ligne directrice d’une portée aussi universelle qu’infinie tant elle élargit les visions, le champ des acteurs, les domaines d’action, les possibles. 

" Quels seront les principaux risques, défis et enjeux pour l’humanitaire en 2023 ? "

Bien sûr il y a d’abord tout ce qui est de l’ordre de la nature : le changement climatique, les catastrophes naturelles, etc. Un rapport de l’ONU de 2018 indique que 3 villes sur 5 dans le monde (NB : de plus de 500 000 habitants) seront concernées par une catastrophe naturelle. C’est d’autant plus important que les conséquences du réchauffement climatique – la désertification notamment – poussent les populations à l’exode urbain

D’un autre côté, il y a évidemment tout ce qui est lié à l’humain, à la géopolitique : les conflits, les guerres, les crises… Les causes naturelles favorisent souvent les conflits humains. Dans certaines situations les deux types de catastrophe se conjuguent comme c’est le cas avec le séisme qui vient de toucher la Syrie.

Mais le dictionnaire – j’aime revenir au sens des mots -, donne de l’adjectif « humanitaire » la définition suivante  : « Qui s’intéresse au bien de l’humanité, qui cherche à améliorer la condition de l’homme ». C’est donc une quête perpétuelle, qui ne s’adresse pas qu’aux victimes de catastrophes. Lors du tsunami de 2004 à Banda Aceh en Indonésie, Pompiers-sans-Frontières et bien d’autres associations cherchaient à améliorer la condition de l’homme. Aujourd’hui quand nous intervenons au collège du Jas de Bouffan pour former les cadets de la sécurité civile, c’est aussi quelque part par intérêt pour le bien de l’humanité.

Il est très important de garder ceci à l’esprit parce qu’il me semble que c’est ce qui définit notre relation avec les personnes auprès desquelles nous intervenons. Intervenir auprès d’une victime installe une relation forcément déséquilibrée. Agir pour la condition de l’homme positionne « les parties » davantage dans une relation d’égalité, plus saine, qui impose un élargissement de la vision.

" Avez-vous un message de fin ? "

A cette heure une catastrophe effroyable vient de s’abattre sur la Turquie et la Syrie, ravageant un nombre insensé de vies humaines (NB: le séisme du 06 février 2023). Nous pensons bien sûr avant tout à ces populations meurtries. Mais pensons aussi aux nombreuses équipes venues de l’étranger pour contribuer aux secours. On cite souvent les équipes européennes avec notamment la sécurité civile française, les équipes espagnoles mais aussi les équipes américaines, canadiennes… Il importe de parler également des équipes indiennes, jordaniennes, égyptiennes, palestiniennes, libanaises, qui malgré un quotidien parfois, voire souvent difficile, témoignent très courageusement elles aussi que l’intérêt pour le bien de l’humanité, et la quête de l’amélioration de la condition de l’homme sont aussi sans frontières.

N'ATTENDONS PAS UNE CATASTROPHE POUR INTERVENIR

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