Bien sûr il y a d’abord tout ce qui est de l’ordre de la nature : le changement climatique, les catastrophes naturelles, etc. Un rapport de l’ONU de 2018 indique que 3 villes sur 5 dans le monde (NB : de plus de 500 000 habitants) seront concernées par une catastrophe naturelle. C’est d’autant plus important que les conséquences du réchauffement climatique – la désertification notamment – poussent les populations à l’exode urbain.
D’un autre côté, il y a évidemment tout ce qui est lié à l’humain, à la géopolitique : les conflits, les guerres, les crises… Les causes naturelles favorisent souvent les conflits humains. Dans certaines situations les deux types de catastrophe se conjuguent comme c’est le cas avec le séisme qui vient de toucher la Syrie.
Mais le dictionnaire – j’aime revenir au sens des mots -, donne de l’adjectif « humanitaire » la définition suivante : « Qui s’intéresse au bien de l’humanité, qui cherche à améliorer la condition de l’homme ». C’est donc une quête perpétuelle, qui ne s’adresse pas qu’aux victimes de catastrophes. Lors du tsunami de 2004 à Banda Aceh en Indonésie, Pompiers-sans-Frontières et bien d’autres associations cherchaient à améliorer la condition de l’homme. Aujourd’hui quand nous intervenons au collège du Jas de Bouffan pour former les cadets de la sécurité civile, c’est aussi quelque part par intérêt pour le bien de l’humanité.
Il est très important de garder ceci à l’esprit parce qu’il me semble que c’est ce qui définit notre relation avec les personnes auprès desquelles nous intervenons. Intervenir auprès d’une victime installe une relation forcément déséquilibrée. Agir pour la condition de l’homme positionne « les parties » davantage dans une relation d’égalité, plus saine, qui impose un élargissement de la vision.