Les pompiers au cœur de la tempête Alex

La première tempête de la saison hivernale 2020-2021 en Europe – surnommée « tempête Alex »  – a provoqué d’importants dégâts par ses pluies diluviennes, essentiellement dans le sud-est de la France et dans le nord de l’Italie, après s’être formée sur l’Océan Atlantique Nord.

Un épisode méditerranéen exceptionnel

Alors que le département des Alpes-Maritimes est placé en alerte rouge pour pluie et inondations le 2 octobre 2020 au matin, les orages associés à la tempête Alex déversent d’immenses quantités de pluie dans l’arrière pays – touchant particulièrement les vallées de la Tinée, de l’Estéron, de la Roya et surtout celle de la Vésubie.

Cet épisode méditerranéen est exceptionnel de par son intensité et les dégâts humains et matériels qu’il a causés certes, mais il devient presque récurrent depuis quelques décennies. En effet, si la côte méditerranéenne est convoitée pour son soleil, il arrive parfois – et de plus en plus souvent – qu’en automne, le temps se dégrade fortement. Tous les ans, dans une plus ou moins grande mesure, des épisodes méditerranéens et cévenols affectent les régions proches de la Méditerranée. On peut d’ailleurs remarquer l’intensité de ces phénomènes puisqu’ils pourraient s’apparenter, au niveau des cumuls de précipitations, à des pluies tropicales.

Ces dernières décennies, on observe que ces phénomènes sont de plus en plus récurrents mais également de plus en plus violents. Par exemple, le 3 octobre 1988, 420 mm de pluie s’abattent sur Nîmes ce qui correspond à 6 mois de précipitation en temps normal et fait 9 morts ainsi que près de 50 000 sinistrés. Le 22 septembre 1992, c’est en amont de Vaison-la-Romaine que sont déversés près de 300mm de pluie, faisant ainsi 38 morts. Quelques jours plus tard, le 26 septembre, ce sont la haute-vallée de l’Aude, Vernet-les-Bains, Narbonne et La Cavalerie qui sont touchés. A la Toussaint 1993, 906mm de pluie sont observés en Corse du Sud. Le 12 novembre 1999, d’importantes inondations sont constatées dans l’Aude, plus particulièrement dans la région des Corbières. Le 8 septembre 2002, la région Languedoc-Roussillon est ravagée, notamment le Gard. Le 15 juin 2010, le département du Var est également traversé par un épisode méditerranéen violent, faisant au minimum 25 morts même si le chiffre reste encore incertain de nos jours. L’automne 2014 s’est distingué par la persistance remarquable de situations fortement perturbées sur les départements méditerranéens des Cévennes et de la Côte d’Azur, conduisant à un nombre record d’épisodes, depuis 1958, entre le 16 septembre et le 30 novembre (9 épisodes au total).Le 3 octobre 2015, l’ouest des Alpes Maritimes est touché : cet épisode démontre que ce n’est pas seulement la hauteur totale des précipitations qui importe, mais aussi les intensités maximales atteintes et la vulnérabilité des territoires concernés.Les 14 et 15 octobre 2018, le département de l’Aude a connu des pluies diluviennes et a été placé en vigilance rouge pluie-inondation. 14 personnes y ont perdu la vie.

Face au constat indéniable que ces épisodes se multiplient, provoquant des dégâts chaque fois plus importants, on identifie deux causes principales à l’aggravation de ces phénomènes. D’abord, d’un point de vue météorologique, le réchauffement climatique apparaît comme l’une des causes directes et explicatives à la violence de ces épisodes méditerranéens. En effet, à cause du réchauffement climatique, la Méditerranée demeure chaude plus longtemps qu’à l’accoutumée. De plus, d’un point de vue géographique, l’urbanisation et les pratiques agricoles participent à l’écoulement des eaux qui ruissellent sur les sols ainsi que la déforestation due à l’action de l’homme ainsi qu’aux incendies de forêt fréquents dans le sud-est de la France.

ÉPISODE CÉVENOL

À l’origine, on appelait épisode cévenol un phénomène météorologique assez particulier qui intervient principalement dans les Cévennes et ses environs. Il s’agit d’orages très violents et fortement localisés, qui s’accompagnent de pluies diluviennes – plus de 200 mm de précipitations en 24 heures -, entraînant dans la majeure partie des cas, des inondations.

Les épisodes cévenols se forment lorsque le vent chaud et humide en provenance de la Méditerranée se dirige vers le nord. Au moment où il bute contre le massif montagneux des Cévennes, il rencontre l’air froid présent en altitude. Ces conditions sont souvent réunies en automne. Se forment alors classiquement des nuages chargés de pluie. Mais dans ce cas, les nuages sont bloqués par la montagne et se reforment perpétuellement, si bien que les orages peuvent durer plusieurs heures, provoquant des dégâts importants. Aujourd’hui, le terme s’étend parfois aux phénomènes similaires qui se produisent sur les reliefs des arrière-pays méditerranéens et on l’appelle aussi épisode méditerranéen.

ÉPISODE MÉDITERRANÉEN

Les épisodes méditerranéens sont liés à des remontées d’air chaud, humide et instable en provenance de la Méditerranée qui peuvent générer des orages violents parfois stationnaires. Ils se produisent de façon privilégiée en automne, moment où la mer est la plus chaude, ce qui favorise une forte évaporation. À cette période de l’année, la mer Méditerranée est encore chaude alors que l’air tend à se refroidir progressivement. L’évaporation est donc très importante par rapport à la quantité d’eau que l’air peut contenir sans être saturé.

Le terme « cévenol » est souvent employé abusivement pour caractériser tout épisode apportant des pluies diluviennes sur les régions méridionales. S’il est vrai que le massif des Cévennes est réputé pour l’intensité des épisodes qui l’affectent (d’où le qualificatif), des situations fortement pluvieuses frappent tout l’arc méditerranéen et sont donc loin d’être exclusivement « cévenoles ».

Comment se forment les phénomènes des pluies cévenoles et méditerranéennes ?

En France, le bilan humain demeure lourd et les dégâts matériels exceptionnels.

Des pertes humaines et matérielles lourdes de conséquences

À ce jour, on compte 8 morts ainsi qu’une dizaine de disparus. Une situation hors norme pose problème pour l’identification des corps et la distinction des personnes portées disparues ; les orages ont ravagé deux cimetières – celui de Saint-Dalmas de Tende et celui de Saint-Martin-Vésubie – provoquant de fait la disparition de près de 400 sépultures, emportées par la tempête. La difficulté est telle que cette enquête lie trois pays – la France, la côte monégasque et l’Italie – où sont retrouvés plusieurs corps.

Les dégâts matériels sont également très élevés ; plus d’une centaine de maisons sont endommagées voire complètement détruites, des ponts et des routes sont emportés rendant de fait l’évacuation des habitants plus complexe dans certaines zones. Plusieurs milliers de foyers sont privés, plus ou moins durablement, d’électricité. Le parc Alpha est presque intégralement détruit, laissant pour disparus la majorité des Loups Blancs et des Loups Noirs du Canada ; seuls trois loups sont retrouvés vivants tandis qu’un loup est mort.

Face à l’étendue des dégâts matériels, de nombreuses aides sont instaurées pour secourir les sinistrés. Les maisons d’aide aux sinistrés, la Maison des solidarités départementales ou encore les associations privées et publiques qui en appellent aux dons alimentaires se multiplient pour que personne ne soit laissé seul face à cette tragédie.

L’Italie déplore également un bilan tragique ; les régions du Piémont et de la Ligurie sont placées en état d’urgence et comptent 8 morts ainsi qu’une personne disparue. Plusieurs villages frontaliers avec la France sont aussi coupés du monde. La tempête Alex touche également le nord de l’Italie – notamment la Lombardie et la Vénétie.

Les pompiers mobilisés et impactés par les intempéries

Alors que plus de 1 000 pompiers sont mobilisés pour venir en aide aux populations sinistrées et procéder à l’évacuation des individus dont les foyers sont dans des zones vulnérables, la France déplore la disparition de deux d’entre eux parmi les 8 personnes décédées. Les pompiers se sont organisés pour conserver des liens avec les populations des villages coupés du monde, sans eau ni électricité. Les deux pompiers retrouvés morts plusieurs jours après l’accident se trouvaient en intervention lorsque leur véhicule est tombé dans l’eau – ainsi emporté par le courant – suite à l’effondrement d’une route. Ils étaient suivis de près par un autre véhicule de pompiers ainsi que la voiture dans laquelle la maire de Bollène-Vésubie se trouvait mais, la route étant impraticable, les recherches ont dues s’effectuer dans l’ancien lit de la Vésubie, pendant plusieurs jours.

Morts en intervention, pour secourir les sinistrés et protéger la population locale des dangers que faisait planer la tempête Alex, ces deux pompiers sont érigés en héros, comme l’ensemble des citoyens qui constituent cette corporation.

Les catastrophes naturelles – dont les intempéries de plus en plus fréquentes et violentes font parties – se multiplient ce qui peut s’expliquer par le réchauffement climatique et la pollution croissante. De fait, l’humain est en partie responsable de la colère de notre planète. Pour lutter contre ces catastrophes et changer durablement les mentalités et les comportements relatifs à l’environnement, il faut communiquer à ce sujet pour

informer, alerter et agir.

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