Méditerranée du futur : défis et perspectives

Ce n’est plus un constat, c’est une réalité, nous sommes tous affectés par la crise de l’eau, aggravée par le changement climatique. “Je n’aurais jamais cru que l’été dernier, avec la chaleur relevée à Marseille, il faisait plus chaud qu’à Djibouti”, a déclaré le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de la République de Djibouti lors de son discours au sommet de la Méditerranée du Futur 2023 tenu à Marseille. Cinq seuils écologiques sont désormais dépassés sur la planète et il y a à peine une semaine, le 13 septembre, un sixième seuil, celui du cycle de l’eau douce, a été dépassé a déclaré le ministre devant une large audience composée de commissaires et députés européens, d’ambassadeurs délégués, de généraux, secrétaires d’institutions régionales, ministres, présidents de région, ambassadeurs d’État, consuls généraux, anciens ministres, gouverneurs, maires, membres de l’académie et chefs de délégation d’institutions publiques et de la société civile. 

Le projet de région macro-méditerranéenne naît de la nécessité, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union Européenne, d’intégrer les communautés locales et régionales dans l’ensemble du processus de convergence méditerranéenne et d’une stratégie globale. Tout au long du sommet, les délégations ont souligné le défi de parvenir à une organisation institutionnelle au niveau de toutes les régions méditerranéennes qui permette de surmonter les défis humanitaires, sociaux, économiques, diplomatiques et environnementaux. Diverses sensibilités ont été exprimées face à de multiples problèmes, comme la migration politique ou celle, planétaire, marquée par le défi de l’eau. Les experts ont expliqué que le multilatéralisme a cessé de fonctionner structurellement et qu’il existe une fragmentation interne des populations au sein de la société. Des défis de plus en plus complexes se confrontent en raison de difficultés de toutes sortes, notamment géopolitiques et géostratégiques.

Face au panorama mondial et régional actuel, la Méditerranée du futur propose d’avancer efficacement, rapidement et concrètement vers des réponses communes des régions face aux tensions qui impactent la Méditerranée. Les interactions ou les relations entre les territoires et les personnes doivent pouvoir être renforcées et la coopération transfrontalière amplifiée. Le projet encourage à forger l’unité et la cohésion pour une intégration innovante au sein des structures existantes ainsi que d’autres projets institutionnels nécessaires pour parvenir à une gouvernance plus fluide et relever les défis du développement durable. Nous avons entendu la réflexion selon laquelle, pour avancer rapidement, le plus pertinent est d’intervenir au niveau régional car très souvent, les régions réussissent là où parfois les États échouent ou manquent de volonté politique.

Méditerranée du futur 2023

Cette manifestation, en complément des Rencontres Méditerranéennes, visera à faire intervenir les acteurs publics et privés reconnus sur le plan euro-méditerranéen et international pour leur contribution à la réflexion sur la thématique de l’eau, sur la définition et la mise en œuvre de solutions innovantes et ambitieuses en Méditerranée. Cette nouvelle édition de « Méditerranée du Futur » s’inscrit dans la continuité de l’initiative portée par le Parlement européen et le Comité des Régions de l’Union européenne avec l’appui de nombreuses régions méditerranéennes appelant à la mise en place d’une stratégie macrorégionale pour la Méditerranée, qui aura pour vocation de coordonner les actions menées à différentes échelles en réponse aux défis dont la préservation et la gestion de la ressource en eau.

L’avenir

de la

Méditerranée

Le sommet a révélé que le changement climatique conditionne l’avenir de la Méditerranée, aggravant la crise de l’eau. Par conséquent, relever ce défi constitue un bon point de départ pour dynamiser la macro-région méditerranéenne. L’objectif est de concrétiser l’initiative macro-régionale en faisant progresser des projets partagés autour de l’eau qui mettent l’accent sur les bonnes pratiques, les solutions de gouvernance, la technologie et la gestion. Atteindre des objectifs directs signifiera des progrès dans l’évolution de l’énergie, de la transition énergétique et numérique, tout en renforçant les relations dans l’ensemble du bassin.

Les acteurs de la rive sud de la Méditerranée, d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient, présents au sommet, constituent des sources d’inspiration à travers leurs interventions de coopération autour de l’eau. La gestion concertée des ressources en eau à travers l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal, opérationnelle depuis cinquante ans, montre que la Mauritanie, la Guinée, le Mali et le Sénégal ont très tôt compris la nécessité d’une coopération transfrontalière en matière de gestion de l’eau. Le dessalement des eaux de mer et la réutilisation des eaux usées domestiques traitées comme eaux de process dans les mines de phosphate de l’entreprise publique Office Chérifien des Phosphates (OCP) au Maroc leur ont permis non seulement de développer des capacités pour atteindre leur prochaine autonomie en eau et en énergies renouvelables, mais aussi de développer ses activités comme OCP Green Water et OCP Energy. D’autres pays de la rive sud sont des leaders en matière de gestion de l’eau face aux défis démographiques et aux conditions de sécheresse.

L'Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) est une institution intergouvernementale qui a été établie le 11 mars 1972 à Nouakchott par le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Son principal objectif est de superviser le développement du bassin versant du fleuve Sénégal, couvrant une zone de 289 000 km2. Le siège de cette organisation se situe à Dakar. L’OMVS s’engage à gérer de manière durable les ressources en eau de la région et à promouvoir le développement socio-économique des pays membres en utilisant de manière responsable les ressources du fleuve Sénégal.

Le Sommet méditerranéen du futur a également été un espace de revendications. Le ministre de Djibouti a déclaré que le premier Sommet africain sur le climat, tenu récemment à Nairobi au Kenya, à l’unanimité des chefs d’État africains, avait montré l’intérêt et l’importance pour les pays industrialisés de soutenir l’établissement d’une taxe mondiale sur les carburants fossiles, l’aviation et le transport maritime, et que les droits de tirages spéciaux du FMI pour le climat soient également mis en œuvre. Enfin, la réflexion sur l’eau au Sommet Méditerranéen du Futur nous invite à mobiliser tous les moyens dans le cadre d’une action collective qui permette, à travers des solutions innovantes, de résoudre des problèmes qui ne peuvent être résolus par un seul pays car ils sont de nature mondiale, d’autant plus si l’on considère l’existence d’un cycle hydrologique mondial unique, comme le propose la Dr Raoudha GAFREJ, ingénieur de recherche à l’Université de Tunis El Manar.

Par José Antonio Jiménez Saldaña

OCP Green Water et OCP Energy

OCP Green Water et OCP Green Energy sont deux initiatives de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), une entreprise marocaine majeure dans l’industrie des phosphates. OCP Green Water se concentre sur la gestion durable de l’eau, en particulier dans les régions arides, en utilisant des technologies innovantes pour optimiser l’utilisation de l’eau dans l’agriculture et préserver les ressources hydriques. D’autre part, OCP Green Energy s’attache à développer des sources d’énergie renouvelable, telles que l’énergie solaire, pour réduire l’empreinte carbone de l’entreprise et contribuer à la transition énergétique. Ces deux initiatives reflètent l’engagement de l’OCP envers la durabilité environnementale et la responsabilité sociale.

Qui est José Antonio Jimenez Saldaña ?

Professeur en sciences de l’environnement, mention écologie et gestion de l’environnement à l’Universidad Peruana Cayetano Heredia (UPCH) de Lima.

Spécialiste en gestion des risques naturels et analyste en gestion intégrale de l’eau. Consultant en coopération technique internationale, il est enseignant et auteur universitaire. Il a été directeur du bureau pour l’Amérique Latine de Pompiers Sans Frontières jusqu’en 2012.

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